Les forces israéliennes ont largué quatre bombes près des forces internationales de l'ONU alors qu'elles tentaient d'ouvrir une route vers un site près de la Ligne Bleue, selon l'UNIFIL.

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a confirmé que des drones israéliens ont largué quatre grenades à main près des forces de maintien de la paix mardi matin.

L'UNIFIL a décrit l'attaque israélienne dans un communiqué mercredi comme l'une des attaques les plus dangereuses contre son personnel depuis l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah en novembre dernier.

Attaque de mardi

Dans le détail, l'UNIFIL a expliqué dans son communiqué que "des drones militaires israéliens ont largué, mardi matin, quatre grenades près des casques bleus alors qu'ils travaillaient à enlever des obstacles entravant l'accès à un site de l'ONU près de la Ligne Bleue".

Elle a ajouté qu'une grenade est tombée à 20 mètres, et trois autres à environ 100 mètres des personnels et véhicules de l'ONU, tandis que les drones ont été vus retournant au sud de la Ligne Bleue.

L'UNIFIL a précisé que "l'armée israélienne avait été préalablement informée des travaux de l'UNIFIL pour enlever les obstacles dans la zone au sud-est de la ville de Marwahin."

L'UNIFIL a souligné que "toute action mettant en danger les casques bleus des Nations Unies et leurs biens, ou toute ingérence dans leurs missions, est inacceptable et constitue une violation grave de la résolution 1701 et du droit international," tenant l'armée israélienne responsable d'assurer la sécurité des casques bleus dans l'exercice de leurs fonctions confiées par le Conseil de sécurité.

Attaques précédentes

Lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah en octobre dernier, les forces de l'UNIFIL ont été fréquemment prises pour cible par des tirs, et deux chars israéliens ont forcé les portes d'une de ses bases, blessant plusieurs membres du personnel.

Le 10 octobre, l'UNIFIL a déclaré que ses quartiers généraux et sites le long de la Ligne Bleue dans le sud ont été pris pour cible par l'armée israélienne, notant que deux de ses membres ont été blessés par des tirs d'artillerie israéliens.

Le 16 octobre, un char Merkava de l'armée israélienne a tiré sur une tour de contrôle dans un poste de l'UNIFIL près de la ville de Kfar Kila dans le sud du Liban.

Le 22 novembre, le gouvernement italien a annoncé que quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes sur une base de l'UNIFIL dans le sud du Liban, condamnant cet incident comme "inacceptable."

En mai dernier, l'UNIFIL a annoncé que des tirs directs de l'armée israélienne ont touché les environs d'un de ses sites de maintien de la paix dans le sud du Liban.

Attaque après prolongation

L'attaque survient quelques jours après que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution prolongeant pour la dernière fois le mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban jusqu'à la fin de 2026.

Cela s'est produit lors d'une session du Conseil de sécurité jeudi dernier, à la demande des États-Unis et d'Israël, aboutissant à l'adoption d'une résolution mettant fin à la mission de l'UNIFIL fin 2026, après près de 50 ans d'opérations dans le sud du Liban.

La résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil stipule "la prolongation du mandat de l'UNIFIL pour la dernière fois (...) jusqu'au 31 décembre 2026, et le début d'un retrait coordonné et sécurisé à partir de cette date dans un délai d'un an."

L'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Danny Danon, a salué cette décision, accusant l'UNIFIL d'avoir échoué à empêcher le Hezbollah de "contrôler la région."

L'UNIFIL est présente au Liban depuis 1978, avec environ 10 000 soldats déployés dans le sud pour séparer Israël et le Liban après plusieurs conflits. La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU de 2006 interdit à toutes les parties de franchir la "Ligne Bleue", la frontière désignée par l'ONU séparant le Liban d'Israël et le plateau du Golan contrôlé par Israël.