Un débat fait rage au sein du mouvement féministe concernant les propositions de certains partis politiques visant à augmenter le nombre de sièges réservés aux femmes à la Chambre des représentants afin d'atteindre la parité.

Certaines instances politiques, dans le cadre de leurs mémorandums soumis au ministère de l'Intérieur en préparation des élections législatives de 2026, ont proposé d'augmenter les sièges des femmes dans le but d'atteindre la parité.

Des militantes du mouvement féministe ont souligné que cette approche de certaines instances politiques ne sert pas la parité ni n'encourage la présence des femmes sur la scène partisane et dans les institutions législatives, mais constitue plutôt une discrimination à l'encontre des femmes.

Bouchra Abdo, directrice de l'Association Challenge pour l'égalité et la citoyenneté, a rejeté la proposition d'augmenter le nombre de sièges réservés aux femmes pour "atteindre la parité".

Abdo a déclaré dans une interview accordée au journal électronique Hespress qu'elle est en faveur de la parité ; cependant, cela ne doit pas se faire par une phase électorale en ajoutant des sièges pour les femmes.

La militante civile a souligné qu'il est nécessaire de mettre en œuvre l'article 19 de la constitution, qui stipule l'égalité entre les hommes et les femmes dans les droits civils et politiques.

Elle a également indiqué que les partis politiques, le ministère de l'Intérieur et tous les intervenants dans le processus électoral doivent avoir une forte volonté politique pour promouvoir les femmes politiques à occuper des postes de décision politique sans discrimination.

La directrice de l'Association Challenge pour l'égalité et la citoyenneté a conclu sa déclaration en insistant sur l'importance de la présence des femmes sur les listes locales lors des élections législatives plutôt que sur des listes séparées pour elles, en disant : "Assez de discrimination et d'humiliation dans les élections."

Par ailleurs, Khadija Errachid, militante au sein de l'Association démocratique des femmes du Maroc, a noté que la question nécessite "une évaluation du système électoral principalement basée sur des critères, et répondre à la question dans quelle mesure le système électoral a contribué à établir de véritables fondements démocratiques qui prennent en compte la représentation de tous les groupes sociaux populaires au sein des institutions élues et des organisations partisanes."

Errachid a ajouté dans une déclaration à Hespress qu'il est nécessaire d'examiner dans quelle mesure les élites politiques ont contribué à l'élaboration de lois garantissant l'égalité et répondant aux attentes des citoyens, ainsi que dans quelle mesure les lois électorales démocratiques sont prises en compte et l'importance de la participation des associations féminines qui soumettent des mémorandums et des visions concernant l'égalité.

La militante des droits des femmes a expliqué qu'il "ne suffit pas de parler d'encourager et de renforcer la présence des femmes ; il faut plutôt parler de la mesure dans laquelle le système électoral prend en compte le principe constitutionnel relatif à la parité."

Elle a confirmé que le système électoral "doit garantir la période avant et après les élections, ce qui signifie qu'il doit poser des bases solides pour renforcer le rôle des élites dans leurs efforts pour assurer la protection économique et sociale des femmes."