Un militant brandit le drapeau palestinien au port de Barcelone lors du départ d’un bateau transportant des activistes visant à briser le blocus israélien sur Gaza. (AFP)

La Belgique rejoint la liste des pays occidentaux qui envisagent de reconnaître l’État de Palestine en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York plus tard ce mois-ci, envoyant un autre message inquiétant à Israël. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’autres mouvements internationaux visant à faire pression pour un arrêt des hostilités à Gaza et à empêcher l’annexion de la Cisjordanie.

Jusqu’en août, la Belgique hésitait à suivre la France, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie, le Portugal et Malte. Ce changement de position reflète un désespoir quant à la possibilité d’un développement positif à Gaza dans un avenir proche.

Face à l’aggravation de la situation humanitaire, à la propagation de la faim et aux préparatifs israéliens pour occuper la ville de Gaza, ces événements ont suscité une large attention au sein de l’Union européenne. La réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Copenhague samedi a révélé une division profonde sur la guerre israélienne, certains appelant à une forte pression économique sur Tel Aviv, tandis que d’autres s’y opposaient fermement.

La décision belge, accompagnée d’un paquet de sanctions contre Israël, a coïncidé avec le départ de la "Flotte mondiale de la Résistance" de Barcelone vers Gaza. La flotte comprend plus de 13 navires chargés d’aide humanitaire et médicale dans une nouvelle tentative de briser le blocus israélien sur la bande de Gaza, tandis qu’Israël a menacé d’intercepter la flotte et de l’empêcher d’atteindre sa destination.

Le mouvement européen fait face à de vives critiques américaines, qui considèrent que la reconnaissance de la Palestine est une récompense pour le Hamas, adoptant clairement le point de vue israélien. Cependant, il faut s’arrêter sur la déclaration du président Donald Trump au Daily Caller lundi, où il a déclaré que "la guerre en cours à Gaza nuit à Israël", ajoutant : "Elle remporte des victoires sur le terrain, mais ne gagne pas dans les relations publiques, ce qui lui nuit", soulignant que les groupes de pression israéliens perdent de leur influence au Congrès.

Il a spécifiquement mentionné que la jeune génération du Parti républicain et le mouvement "Make America Great Again" (MAGA) sont plus sceptiques quant au soutien des États-Unis à Israël.

Les propos de Trump renvoient directement à un rapport publié la semaine dernière par l’Institut de recherche en sécurité nationale de l’Université de Tel Aviv, qui a confirmé le déclin du soutien à Israël parmi les électeurs démocrates ainsi que dans les rangs républicains, concluant que la position d’Israël aux États-Unis fait face à une crise sans précédent en raison de la guerre à Gaza.

Même en Israël, les rapports d’une crise croissante entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, se multiplient, liée à la décision politique d’occuper la ville de Gaza.

Un rapport du site israélien "Ynet" a révélé que Zamir a averti lors d’une réunion du petit cabinet ministériel chargé des affaires de sécurité et politiques dimanche que le plan de contrôle de la ville de Gaza conduirait à un gouvernement militaire israélien administrant le territoire, comme après la guerre de 1967. Il a accusé la direction politique de ne pas avoir préparé d’alternative pour la phase post-guerre.

En revanche, Netanyahu a ignoré les avertissements de Zamir au point de refuser de discuter de la question de l’accord partiel de cessez-le-feu avec le Hamas, qui prévoit la libération de dix prisonniers israéliens sur vingt encore présumés vivants.

Quelles sont les réponses israéliennes attendues face aux pressions internationales et à la vague de reconnaissances prévues de l’État de Palestine ?