Dans une initiative qui semble sortie tout droit de la science-fiction, la NASA développe d'immenses bases résidentielles en verre sur la surface de la Lune — des bâtiments transparents fabriqués à partir de la poussière lunaire elle-même à l'aide de fours à micro-ondes.

L'idée vient d'une entreprise américaine en Californie qui a réussi à souffler de petites sphères de verre à partir du régolithe lunaire, un mélange de roches, minéraux et fragments de verre tranchants, selon le journal The Telegraph.

Une innovation technique ouvrant la voie à la vie et à l'agriculture

L'entreprise prévoit de construire d'énormes sphères de verre soufflées comme des bulles, puis laissées à refroidir et durcir pour former des structures solides et transparentes où il sera possible de vivre.

La NASA vise à ce que ces sphères de verre atteignent à terme plusieurs centaines de mètres, servant de domicile aux astronautes qui y vivront, travailleront et cultiveront.

Le Dr Martin Bermudez, PDG de Skyeports, a déclaré : « J'étais architecte avant de me tourner vers la conception de structures spatiales. Quand j'ai appris que plus de 60 % du sol lunaire est composé de silicates, j'ai pensé que le verre pourrait être le matériau idéal pour construire là-bas. »

Il a ajouté : « Certains m'ont dit que le verre est fragile et se casse facilement, mais nous avons découvert qu'il peut être modifié pour devenir plus solide que l'acier. Lorsque j'ai présenté l'idée à la NASA, ils ont tout de suite été impressionnés. »

Comment sont construites les bases en verre sur la Lune ?

Au lieu d'envoyer des matériaux de construction depuis la Terre, ce qui est coûteux, le plan repose sur l'envoi d'un four à micro-ondes à la surface lunaire.

Le four sera alimenté avec de la poussière lunaire excavée pour la faire fondre, puis de grandes conduites de gaz souffleront le verre fondu en forme de sphère.

Après refroidissement et solidification, les aménagements intérieurs seront imprimés en 3D avec des matériaux provenant de la surface lunaire.

Les scientifiques prévoient d'utiliser du verre auto-réparant qui traite les fissures causées par les micrométéorites ou les « tremblements lunaires », ainsi que d'intégrer des panneaux solaires dans les murs pour générer de l'énergie de manière autonome.

Un design intelligent soutenant la santé mentale et le bien-être

Selon les scientifiques, la forme sphérique n'est pas seulement un choix esthétique, mais la meilleure conception pour supporter uniformément la pression.

La transparence permet aux astronautes de voir l'extérieur, ce qui est vital pour préserver la santé mentale lors de missions longues.

Des métaux comme le titane, le magnésium et le calcium seront incorporés dans le mélange de verre pour le rendre plus résistant.

Une seule sphère pourrait atteindre un diamètre de 300 à 500 mètres, voire plus.

Du laboratoire à la Lune

Le projet est financé dans le cadre du programme "NIAC" (NASA Innovative Advanced Concepts), qui soutient des idées futuristes pouvant transformer l'exploration spatiale.

Le comité consultatif du projet comprend l'ancienne astronaute américaine Cady Coleman.

Le premier test pratique aura lieu en janvier prochain dans une chambre à vide thermique simulant les conditions spatiales, suivi de vols en quasi-apesanteur pour tester le processus de soufflage, puis d'expériences à bord de la Station spatiale internationale, avant de passer à des essais réels sur la surface lunaire dans les années à venir.

Avec le programme Artemis qui approche, visant à ramener des humains sur la Lune dans les cinq prochaines années, la NASA tente de préparer un environnement aussi proche que possible de la Terre pour y vivre.

NASA : l'innovation est notre chemin vers les étoiles

Clayton Turner, directeur adjoint de la Direction des technologies spatiales de la NASA à Washington, a déclaré : « Les prochaines étapes dépendent de l'innovation. Les projets issus du programme NIAC peuvent radicalement changer notre manière d'explorer l'espace et de protéger notre planète. »

Il a souligné que le programme inclut également d'autres idées comme de petits robots nageant dans les océans d'autres planètes ou des habitats spatiaux cultivés à partir de champignons.