J'ai regardé une vidéo virale sur les réseaux sociaux où le journaliste Othman Mirghani "Banfakha" raconte la puissance du monde : "Pas d'État sans armée." Cela m'a rappelé une conversation entendue auprès de sources fiables sur l'idée d'un État sans armées, sur laquelle j'ai écrit plusieurs articles. Aujourd'hui, j'essaie d'écrire sur ce rêve, un texte adapté à l'échange culturel et à la narration légère.

Dans un monde marqué par de nombreux conflits, où les armées dominent la scène du pouvoir et de l'autorité, parler d'"États sans armées" semble être un fantasme ou une utopie politique.

Cependant, lorsque nous regardons certains pays qui ont délibérément, ou sous la pression de l'histoire et de la géographie, choisi la voie de la démilitarisation, nous sommes surpris que certains de ces pays aient réalisé un succès économique et développemental remarquable, surpassant des pays dotés de grandes armées et de budgets militaires énormes. Ici, des pays comme le Costa Rica, l'Islande et le Panama se distinguent comme des modèles inspirants dignes d'attention.

La question qui se pose : "Un Soudan sans armée" pourrait-il être une idée discutable ?

Il existe des pays sans armées devenus des modèles inspirants. Par exemple, le Costa Rica a assuré sa sécurité par l'éducation, pas par les armes. Le Costa Rica a officiellement aboli son armée en 1948 après une courte guerre civile, et depuis lors, il a dirigé ses ressources vers l'éducation, la santé et les infrastructures.

Aujourd'hui, il est considéré comme l'un des pays les plus stables d'Amérique latine, excellant dans les indices de développement humain, d'environnement et de bonheur.

L'Islande a adopté une politique de sécurité par le biais d'alliances. Malgré sa position géographique sensible, l'Islande ne possède pas d'armée permanente. Elle s'appuie sur son adhésion à l'OTAN et investit dans la police et les services d'urgence. Cela ne l'a pas empêchée d'être parmi les pays ayant les plus hauts niveaux de vie et d'éducation.

Vient ensuite le Panama, qui a réalisé un développement après la dissolution de son armée. Le Panama a aboli son armée dans les années 1990 après des décennies de régime militaire. Depuis, le pays a connu une croissance économique stable et a amélioré sa position en tant que centre logistique mondial grâce au canal de Panama et à sa position stratégique.

Parmi les exemples pionniers sur notre continent africain, le Rwanda représente une leçon à suivre pour freiner la militarisation de l'État, bien que son expérience soit plus complexe. Après le génocide de 1994, le pays s'est reconstruit sous la direction de Paul Kagame. L'armée rwandaise n'a pas été abolie, mais elle n'a pas été utilisée comme un outil de répression interne continue (malgré les critiques des droits de l'homme). Au lieu de cela, l'État a adopté un modèle de développement strict basé sur la lutte contre la corruption, la discipline et la transformation numérique, en donnant la priorité aux infrastructures, à l'éducation et à la santé.

Bien que le Rwanda ne représente pas un "État sans armée", il montre comment un pays africain peut se relever s'il réorganise ses priorités et réduit la domination de l'institution militaire sur les décisions politiques.

Dans notre Soudan (celui que nous admirons), rêvons-nous d'une patrie sans armée ? Notre Soudan, ravagé par la soif de militarisation du pouvoir et vidé de ses ressources, rêvons-nous d'une patrie sans armée ?

Le Soudan, contrairement à ces modèles, a payé le prix de la militarisation de l'État depuis son indépendance. D'un coup d'État à un autre, et d'une guerre civile à une autre, l'armée soudanaise a toujours été au cœur du conflit, pas en dehors.

Au lieu d'être un outil pour protéger la patrie, elle est devenue un acteur politique, économique et sécuritaire. Elle n'a pas réussi à protéger les frontières, à préserver la dignité ni à réaliser le développement.

L'idée d'un "Soudan sans armée" peut sembler utopique ou même dangereuse face aux menaces actuelles.

Mais la vérité est que cette armée — ou plutôt les multiples armées et milices — ne représentent plus une protection, mais un fardeau et une menace pour la patrie et les citoyens.

Ils consomment des ressources, sapent la démocratie, affaiblissent les institutions civiles et empêchent la stabilité. Les Soudanais peuvent-ils penser autrement ?

Le peuple soudanais a une longue histoire de lutte, de la révolution d'octobre à celle de décembre. Ils ont montré une conscience civile avancée et une passion pour la démocratie et la liberté.

Chaque fois que les tyrans tombent, le peuple réclame un gouvernement civil, un État de droit et des institutions élues, pas des chars.

Mais la révolution intellectuelle n'est pas encore achevée. Beaucoup voient encore l'armée comme un symbole de la patrie, bien que cette "armée" soit la même qui a renversé la révolution, contribué à la division du pays et l'a plongé dans des guerres civiles.

Alors, et si...? Si nous voulons reconstruire le Soudan, nous devons nous demander : Et si nous investissions le budget de l'armée dans l'éducation, la santé et l'agriculture ?

Et si la police civile remplaçait les militaires à l'intérieur du pays ?

Et si nous comptions sur des alliances régionales pour garantir les frontières ?

Et si nous construisions une nouvelle conscience nationale basée non pas sur la peur, mais sur l'espoir ?

Y a-t-il un chemin vers tout cela ?

Ma réponse est que le chemin n'est pas facile, mais il est possible si nous entamons un dialogue national sincère avec une critique radicale de la militarisation de l'État et démantelons la glorification aveugle des militaires. Si nous réalisons des réformes constitutionnelles qui établissent des contrôles clairs sur le rôle de l'armée ou préparent son abolition progressive. Si nous réhabilitons les forces régulières en intégrant ceux qui conviennent dans une police civile professionnelle et en licenciant dignement les autres. Si nous restructurons l'économie en retirant l'armée de toutes les activités économiques. Si nous fournissons des garanties régionales et internationales pour construire un modèle "Soudan sans armée" par des accords de sécurité pacifiques.

En conclusion, le rêve d'un "Soudan sans armée" n'est pas un fantasme, mais une pensée courageuse face à une réalité amère produite par la militarisation et le chaos armé. Le modèle d'un État purement civil, basé sur l'éducation, la santé et la justice, n'est pas impossible.

Des pays avec moins de ressources que le Soudan l'ont fait.

L'histoire ne se fait pas avec des fusils, mais avec des esprits.

Avons-nous le courage de rêver ?

Et avons-nous l'audace de construire une patrie que la "botte" militaire ne piétine pas ?