Les partis politiques occupent une place centrale dans la construction démocratique nationale ; ils sont le levier que la constitution a voulu comme un outil de médiation, d'encadrement et de création d'alternatives. Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, a souligné à plusieurs reprises que les partis ne sont pas de simples structures organisationnelles ou électorales, mais des institutions chargées de servir le citoyen, de préparer des élites capables de répondre à ses attentes et de contribuer efficacement à la réussite du projet social et de développement du pays.
Sa Majesté insiste constamment sur la nécessité pour les partis d'assumer pleinement leurs rôles dans :
- La qualification et le renouvellement des élites pour garantir compétence et crédibilité.
- L'élévation du travail partisan pour être à la hauteur des défis de l'État et de la société.
- La reconstruction de la confiance entre le citoyen et la politique par une pratique sincère et responsable.
- La participation à l'élaboration et à la mise en œuvre du nouveau modèle de développement comme horizon stratégique pour le Maroc.
- La représentation politique : faire entendre la voix du citoyen dans les institutions de décision.
- L'encadrement et la socialisation politique : transformer les individus en acteurs politiques conscients.
- La production d'élites : fournir des dirigeants politiques et administratifs capables de gestion.
- La construction de programmes : formuler des alternatives et orienter les politiques publiques.
- La représentation a perdu beaucoup de sa légitimité avec la montée de la démocratie participative et des mouvements sociaux non partisans.
- L'encadrement n'est plus l'apanage des partis, mais partagé avec les réseaux sociaux, la société civile et les espaces numériques.
- La production d'élites est devenue un mécanisme bureaucratique interne qui produit plus de loyauté que de compétence.
- Les programmes sont devenus l'otage du marketing électoral plutôt que des stratégies de changement.
- D'une part, la demande de représenter la société au sein des institutions de l'État.
- D'autre part, être partie intégrante de l'État lui-même, fonctionnant selon ses règles et sous son égide.
- Reconstruire la légitimité de la médiation : renforcer la démocratie interne, renouveler les mécanismes de consultation avec les citoyens, et passer d'un discours public général à un discours thématique (éducation, environnement, emploi).
- Révolutionner la fonction d'encadrement : passer de la "rhétorique" à la "connaissance politique", intégrer les sciences modernes (numérisation, intelligence artificielle, science des données) dans la formation politique.
- Transformer les partis en laboratoires de politiques : au lieu de rester saisonniers, ils doivent devenir des think tanks produisant une connaissance scientifique des politiques publiques liée aux universités et centres de recherche.
- Ouvrir les partis à la société en réseau : intégrer les mouvements jeunesse et numériques, et passer de l'"organisation hiérarchique" à l'"organisation en réseau" permettant un engagement flexible.
- La politique en tant que représentation institutionnelle à la politique en tant qu'interaction sociale quotidienne.
- La politique en tant qu'action d'élite à la politique en tant que gestion collective participative.
- La politique en tant que programmes électoraux à la politique en tant qu'enjeux mondiaux (climat, intelligence artificielle, migration).
Cependant, la question pressante aujourd'hui est : comment les partis peuvent-ils renouveler leurs fonctions pour répondre aux attentes royales et sociétales ?
Le monde connaît des transformations profondes : faiblesse de la participation, explosion des médias numériques, rétrécissement de la confiance, montée de l'individualisme et transformations de l'État-nation lui-même. Ici réside la crise : les partis semblent fonctionner avec le langage du passé alors que la société évolue avec celui du futur.
Théoriquement, les partis ont été créés pour :
Mais ces fonctions s'érodent clairement aujourd'hui :
En ce sens, la crise n'est pas seulement une crise d'action partisane, mais une crise de la logique même du parti comme mécanisme de médiation.
Le cœur de la crise partisane est lié à ce que l'on peut appeler la double représentation :
Cette tension structurelle place le parti dans une zone grise : il n'arrive plus à convaincre le citoyen qu'il est sa voix, ni à convaincre l'État qu'il est un outil efficace de stabilité. Le résultat : une expansion de l'apathie politique et un déplacement du centre du débat vers de nouvelles formes d'action (mouvements de protestation, initiatives civiles, campagnes numériques...).
Pour retrouver leur légitimité, les partis doivent redéfinir leur fonction, non seulement en revenant à leurs tâches traditionnelles, mais en créant de nouvelles fonctions inspirées par l'esprit du temps. Quatre pistes de renouvellement sont proposées :
Le débat sur le renouvellement des fonctions des partis ne doit pas se limiter à les considérer comme des institutions souffrant d'un dysfonctionnement temporaire, mais doit être lu dans le contexte d'une transformation plus profonde de la structure même de la politique. Nous assistons à une transition de :
Aujourd'hui, les partis ne font pas seulement face au choix de survivre ou de disparaître, mais à la nécessité de redéfinir leur existence même. S'ils parviennent à renouveler leurs fonctions et à redécouvrir leur sens, ils resteront essentiels à la construction démocratique. Sinon, la politique cherchera des alternatives en dehors d'eux, dans les mouvements sociaux, les espaces numériques et la société civile.
Le renouvellement des fonctions des partis n'est pas seulement une modernisation organisationnelle, mais un enjeu civilisationnel qui déterminera la forme future de la politique : restera-t-elle prisonnière de structures héritées ou s'ouvrira-t-elle à un nouvel horizon reliant l'État et la société, le local et le global, le réel et le numérique ?
En ce sens, les attentes de Sa Majesté le Roi Mohammed VI placent les partis devant une responsabilité historique : soit se transformer en une force véritablement propositionnelle et organisationnelle, contribuant au succès du projet de développement et à la consolidation de la confiance, soit rester dans une position d'immobilisme, perdant ainsi le sens et la place de la politique dans la vie des citoyens.
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