Le gouvernement israélien se prépare à blâmer l'armée et son chef d'état-major, Eyal Zamir, en cas d'échec de l'opération d'occupation de la ville de Gaza, tandis qu'il s'attribuera le mérite en cas de succès, rapporte le journal Israel Hayom ce mercredi.

Le journal cite des hauts responsables militaires israéliens exprimant une profonde inquiétude quant à l'intention du niveau politique de marginaliser le commandement militaire supérieur et de l'exclure des décisions prises en coulisses.

Selon des sources militaires, le gouvernement prépare l'accusation contre le chef d'état-major de lenteur ou de "tergiversation" si l'opération ne conduit pas à la chute du Hamas ou à la libération des prisonniers, considérant la campagne médiatique contre Zamir comme une préparation à lui imputer la responsabilité ultérieurement.

De son côté, Zamir insiste sur le fait que l'armée s'oppose à l'arrêt de la guerre avant une décision décisive concernant le Hamas, mais a averti lors de réunions avec le cabinet que poursuivre l'option militaire actuelle pourrait conduire à un régime militaire israélien direct dans la bande de Gaza, avec le risque de la mort de dizaines de soldats sans progrès sur la question des prisonniers.

Le journal ajoute que Zamir voit la nécessité de chercher un accord provisoire pour libérer certains prisonniers maintenant, suivi dans les 60 jours d'un cessez-le-feu par des négociations sur un accord global pour mettre fin à la guerre, avertissant que l'entrée de dizaines de milliers de soldats à Gaza sans cela pourrait approfondir la délégitimation internationale d'Israël.

Les sources indiquent que les estimations de l'armée suggèrent que "le nettoyage de la ville de Gaza des combattants pourrait prendre un an ou plus", ce qui accentue le fossé entre le commandement militaire et le niveau politique concernant le coût et les résultats de l'opération.

Depuis octobre 2023, Israël, avec le soutien américain, mène une guerre génocidaire contre la population de Gaza, incluant tueries, famine, destruction et déplacements forcés, ignorant les appels internationaux à cesser la guerre et les ordres de la Cour internationale de justice. Ce génocide a fait plus de 63 000 morts et 160 000 blessés.