Le débat politique interne en Israël révèle une scène troublée évoluant vers une fragmentation politique accrue et des tensions croissantes autour de la question des prisonniers détenus et de la guerre en général dans la bande de Gaza, ainsi que des dossiers régionaux considérés comme le véritable test qui déterminera le sort du gouvernement et la position d'Israël.

Avec le début de l'attaque sur la ville de Gaza dans le cadre de l'opération Véhicules Gideon 2, approuvée par le cabinet de sécurité israélien il y a quelques jours, les médias israéliens ont révélé des divisions au niveau politique et une crise logistique et humaine sans précédent à laquelle l'armée israélienne est confrontée.

Fuite de document

Le journal Haaretz a révélé qu'une controverse interne a éclaté après la fuite d'un document préparé par le brigadier général (réserve) Guy Hazut, chef du centre d'apprentissage opérationnel, décrivant l'opération "Véhicules Gideon 1" comme un échec, signalant une série de défaillances et de lacunes dans sa gestion. Pendant ce temps, Yedioth Ahronoth a rapporté que le document avait provoqué la colère de la direction de l'armée, poussant le commandant des forces terrestres, le général de division Nadav Lotan, à réprimander officiellement Hazut.

Selon Yedioth Ahronoth mercredi, l'armée s'apprête à lancer l'opération tout en souffrant d'une "érosion massive" des effectifs et des moyens, environ 40 % des bulldozers étant inutilisables au combat. L'armée fait également face à de sérieuses difficultés pour obtenir des pièces de rechange pour les chars et les transports de troupes blindés en raison d'une guerre prolongée "sans précédent", selon le journal. Par ailleurs, le journal Maariv a cité l'ancien commandant de la marine, le général de division à la retraite Eliezer Chenini, disant que l'armée israélienne a commencé à s'appuyer sur des contractants civils pour compenser le manque d'équipements d'ingénierie.

Il a ajouté que l'occupation de la ville de Gaza serait longue et complexe, décrivant la ville comme "presque de la taille de Tel Aviv, avec des immeubles élevés et un vaste réseau de tunnels", soulignant que "l'évacuation de la population est l'essence de la question".

Désespoir et colère

Des enregistrements fuités d'une réunion tendue entre le ministre israélien de l'Éducation, Yoav Kish, et les familles des prisonniers à Gaza ont révélé désespoir, colère et un fossé croissant de confiance entre les Israéliens et leur gouvernement. Dans ce contexte, le ministre israélien a ouvertement admis l'isolement international du gouvernement et son incapacité à gérer la crise, dans une déclaration rare révélant la profondeur de la crise politique que traverse Israël.

La réunion, dont l'enregistrement a été diffusé par la chaîne 12 mardi, est intervenue dans un contexte de pressions internationales et militaires croissantes et d'élargissement du conflit, où les membres des familles ont adressé de sévères accusations au ministre et au gouvernement pour "entrave aux accords", "avoir causé la mort de leurs proches" et "agir en dehors de la réalité et des données internationales".

Le choc majeur dans les enregistrements a dressé le portrait d'un gouvernement paralysé et non coordonné, selon la chaîne. Les fuites n'étaient pas un simple dialogue ordinaire, mais un document dévoilant une profonde crise de gouvernance en Israël, où un ministre israélien de haut rang a admis que le gouvernement est isolé et ne contrôle pas des négociations cruciales, ce qui signifie — selon la chaîne — non seulement une autocritique, mais un indicateur grave d'une fracture entre la direction politique et la volonté populaire urgente de mettre fin à la crise, poussant le sort des prisonniers, l'avenir de la guerre et d'Israël vers un sombre inconnu.