Alors que la capture du mérou doré tacheté “Epinephelus costae” est une prise précieuse pour les pêcheurs, la découverte d’un nouveau parasite ou d’une nouvelle maladie affectant ce poisson représente une trouvaille scientifique inestimable pour les chercheurs.
Ce poisson est une espèce bien connue en Méditerranée, pouvant atteindre 140 cm de longueur, vivant généralement près du fond dans des environnements rocheux et herbiers marins à des profondeurs allant de 10 à 80 mètres.
Des chercheurs tunisiens ont fait une découverte précieuse avec ce poisson, annonçant dans une étude publiée dans la revue “Parasitology International” avoir identifié une nouvelle espèce de parasite microscopique qui vit à l’intérieur, soulevant de nombreuses questions sur l’impact de ce parasite sur la santé et l’avenir de ce poisson économiquement important.
La Dre Soham Bahri, responsable du laboratoire de biodiversité, parasites et écologie des écosystèmes aquatiques à la Faculté des sciences de l’Université de Tunis El Manar, et superviseure de l’étude, a expliqué à Al Jazeera Net que cette découverte faisait partie d’une thèse de doctorat de “Khawla Boudarbala”, une des chercheuses de son laboratoire. Elle a indiqué que parmi 12 mérous capturés dans le golfe de Tunis et examinés, l’infection n’a été trouvée que chez deux poissons, soit un taux de prévalence de 16,6 %.
Le nouveau parasite appartient à un groupe appelé “Myxosporea”, des parasites très petits appartenant au phylum des cnidaires, ce qui signifie qu’ils sont proches évolutivement des méduses et des coraux, malgré leur forme parasitaire. Ce groupe est connu pour sa grande diversité mondiale, avec plus de 2600 espèces décrites, certaines causant des maladies graves dans les fermes piscicoles.
Le parasite découvert appartient au genre “Ceratomyxa”, l’un des genres les plus répandus parmi ces parasites, qui s’installe généralement dans la vésicule biliaire des poissons marins.
Comme les autres parasites de son genre, le nouveau parasite a été trouvé dans la vésicule biliaire du mérou. Ses spores matures ont une forme caractéristique en croissant, mesurant seulement quelques micromètres (un micromètre est un millième de millimètre), avec des filaments fins enroulés qui se déploient vers l’extérieur comme un petit ressort en cas de besoin.
La Dre Bahri a déclaré : “En étudiant ces caractéristiques morphologiques ainsi que les données génétiques (ADN), nous avons confirmé qu’il s’agit d’une espèce non décrite auparavant, que nous avons nommée ‘Ceratomyxa costa-ecola’, un nom latin signifiant ‘habitant du poisson Epinephelus costae’.”
Bien que ce parasite n’attaque que la vésicule biliaire, une infection importante peut entraîner un stress physiologique, des problèmes digestifs, une perte d’appétit et une émaciation, comme l’a expliqué la Dre Bahri.
Elle ajoute : “Dans certains cas, les infections par des parasites de ce genre peuvent provoquer des symptômes tels que la perte d’appétit, l’émaciation et le ballonnement abdominal, rendant le poisson moins actif et plus susceptible à d’autres maladies.”
Il n’existe actuellement pas d’élevages de mérous en Méditerranée, ce qui rend les effets de ce parasite peu graves. Cependant, l’étude souligne que si l’aquaculture du mérou est envisagée à l’avenir, ce qui est possible en raison de la grande valeur économique du poisson, ces parasites pourraient constituer une menace réelle. Dans les fermes piscicoles, les parasites peuvent se propager rapidement en raison de la densité élevée de poissons, entraînant une croissance faible, une perte d’appétit, des problèmes de santé générale et potentiellement des pertes économiques importantes, ce qui nécessite des études complémentaires sur ce parasite.
La Dre Bahri a indiqué que la prochaine étape consiste à étudier le cycle de vie complet du parasite en recherchant l’hôte intermédiaire, qui est généralement un invertébré marin.
La Dre Bahri a exprimé sa satisfaction pour cette découverte, qui ajoute une nouvelle espèce à la liste des parasites marins connus et reflète la diversité du genre “Ceratomyxa”, qui comprend des centaines d’espèces dans le monde. Elle souligne également l’importance des études parasitologiques en Méditerranée, non seulement pour comprendre la biodiversité, mais aussi pour protéger les ressources halieutiques dont dépendent les pêcheurs et l’économie locale.
Elle conclut : “Ce nouveau parasite ouvre la voie à davantage d’études pour comprendre la diversité des parasites chez les poissons méditerranéens et leur impact potentiel sur la santé des poissons et les écosystèmes marins.”
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