Lorsque le garçon palestinien Anas Al-Jiji jouait devant la maison de sa famille dans le camp de réfugiés de Toulkarem en ramassant des herbes pour les moutons, il a trouvé un objet ressemblant à un avocat. Il a essayé de le creuser pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur, et la bombe a explosé entre ses mains. Il a été immédiatement transporté à l'hôpital, où le chirurgien est sorti pour annoncer la triste nouvelle : Anas avait perdu sa jambe gauche et son œil droit ; il n'avait que douze ans à l'époque.

Après 18 ans de souffrance, la vie du trentenaire a changé grâce à un chirurgien indien résidant à Abou Dhabi qui a décidé de faire don à dix cas similaires dans le monde entier en leur transplantant des membres. Il y a trois mois, le Dr Shamshir Fayalil, fondateur et président du conseil d'administration de Burjeel Holding Company, a annoncé une initiative d'une valeur de 4 millions de dirhams des Émirats arabes unis pour aider les patients incapables de payer les coûts des opérations de transplantation de membres. Jusqu'à présent, trois opérations réussies ont été réalisées sous la supervision précise du professeur Munjed Al-Mudarris, avec sept autres opérations prévues dans les mois à venir.

"Un appel d'Abou Dhabi a changé ma vie"

Anas, qui est toujours à l'hôpital après l'opération, a déclaré à Annahar : "Quand j'ai reçu un appel de l'équipe du Dr Munjed, j'ai commencé à danser dans la rue. Je savais que ce serait un tournant dans ma vie. Dès le premier jour ici, j'ai ressenti un respect et des soins que je n'avais jamais connus auparavant."

Malgré toutes les difficultés, Anas a poursuivi ses études et prépare maintenant une maîtrise en génie électrique. Il est également culturiste depuis 2016. Il ajoute : "J'ai reçu ma première prothèse grâce à l'initiative aux Émirats, et maintenant j'ai subi ma première chirurgie d'intégration osseuse ici aussi. Ce pays m'a donné de l'espoir deux fois dans ma vie. Je veux que les amputés sachent que des traitements comme celui-ci peuvent tout changer."

De l'Inde à Abou Dhabi... un voyage à la recherche d'espoir

Pour Sharon Sherian (33 ans) de Kottayam au Kerala, son voyage à Abou Dhabi a marqué le dernier chapitre d'une lutte commencée il y a plus d'une décennie. À 21 ans, il roulait à vélo derrière son ami lorsqu'ils ont eu un accident qui a tué instantanément son ami et l'a gravement blessé. Il a passé neuf mois à l'hôpital avant que les médecins n'amputent sa jambe droite.

Il raconte : "Ma famille a traversé des moments difficiles émotionnellement et financièrement, allant jusqu'à vendre notre maison pour couvrir mes frais médicaux. Pendant des années, j'ai marché avec une canne et je ne me suis jamais senti pleinement accepté par la société."

Il y a trois ans, Sharon a découvert les chirurgies d'intégration osseuse et a contacté le professeur Munjed, mais les coûts étaient trop élevés pour sa famille. Puis est venu le tournant : "J'ai reçu un e-mail concernant l'initiative du Dr Shamshir. Quand j'ai vu son nom, j'ai su que c'était ma chance."

Accompagné de sa mère et de sa cousine, Sharon est venu à Abou Dhabi pour l'opération. Il dit : "Dès le premier jour, j'ai ressenti de la dignité. Je n'avais jamais ressenti un tel soin et une telle compassion auparavant."

Initiatives et expériences précédentes

L'initiative "Les dix voyages" s'est inspirée de Sham et Omar, deux enfants survivants du tremblement de terre en Syrie en 2023, transformant leur force en une fondation qui s'étend au-delà des frontières pour soutenir les amputés dans le besoin, selon le professeur Munjed Al-Mudarris.

Le chirurgien, qui a réalisé plus de 1 200 chirurgies d'intégration osseuse dans le monde depuis 2009, ajoute qu'Anas, Joshua et Sharon ont été sélectionnés après des évaluations cliniques détaillées, qu'ils se rétablissent bien et qu'ils commenceront bientôt la rééducation avec leurs prothèses.