Le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie de l’Est s’est déroulé dans un contexte international complexe et imbriqué, poussant les grandes puissances à revenir à la politique des alliances et des blocs, dans une situation rappelant celle qui a précédé la grande guerre.
La Chine a célébré sa victoire sur le Japon par un défilé militaire à la place Tian’anmen à Pékin, le plus grand de son histoire, présentant des armes mises en service ou annoncées pour la première fois, notamment dans les domaines technologique et cybernétique, ainsi que d’autres armes navales. Mais ce spectacle militaire impressionnant, qui a duré plus d’une heure, s’est accompagné d’un message politique tout aussi important, voire plus.
Un quatuor puissant
Un quatuor asiatique puissant s’est formé, représenté par les présidents chinois Xi Jinping, russe Vladimir Poutine, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président iranien Masoud Pezeshkian, parmi d’autres dirigeants asiatiques et africains participant au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai. Selon un chercheur russe chevronné, cela indique que « la Russie et la Chine font face aux plans des pays occidentaux visant à militariser l’Asie ». Il a ajouté à « An-Nahar » que « Pékin dirige une nouvelle alliance internationale asiatique en partenariat avec la Russie, jouant un rôle important dans la correction des erreurs occidentales dans la région ».
La présence lors du défilé militaire a poussé le président américain Donald Trump à déclarer que son objectif était « de conspirer contre les États-Unis ». La réponse russe ne s’est pas fait attendre, le président russe commentant : « Le président des États-Unis a le sens de l’humour, tout est clair, nous le savons bien ». Au-delà de ces échanges publics entre deux dirigeants, peu de temps après leur sommet historique en Alaska, la visite de Poutine à Pékin, qui a duré quatre jours, a envoyé des messages forts aux alliés et aux adversaires.
Sur le plan politique, la Russie a confirmé qu’elle et la Chine sont à l’avant-garde d’une alliance internationale face à l’Occident. Dans ce contexte, Andrei Kirsanov, chercheur spécialiste de la Russie, a qualifié la visite de Poutine en Chine de « marathon de rencontres et de discussions ayant abouti à des résultats concrets à différents niveaux et secteurs ».
Kirsanov a déclaré à « An-Nahar » que les discussions de Poutine avec les dirigeants asiatiques représentent « une nouvelle tentative puissante de faire face à l’hégémonie américaine dont les relations internationales contemporaines souffrent depuis de nombreuses années », confirmant que ce que nous voyons aujourd’hui est « une nouvelle étape prise par les partenaires de la Russie vers la création d’un ordre mondial multipolaire ».
Axe des perturbations
Les analystes de politique étrangère Andrea Kendall-Taylor et Richard Fontaine, du « Center for a New American Security » basé à Washington, ont intitulé un article publié dans la revue Foreign Affairs en avril 2024 « Axe des perturbations : comment les ennemis de l’Amérique s’unissent pour renverser l’ordre mondial », désignant par cette expression la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l’Iran. Le terme « axe des perturbations » désigne la Chine, la Corée du Nord et l’Iran aux côtés de la Russie, qui mène sa guerre en Ukraine et reçoit un soutien militaire des trois autres. Selon l’article, ces quatre pays « sont animés par leur désir commun de renverser le système international dirigé par l’Occident et d’affaiblir l’influence américaine.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une alliance officielle, leur coopération intensive dans plusieurs domaines renforce leur influence collective ».
Dans ce contexte, Poutine a annoncé des accords relatifs à « Power of Siberia-2 », un gazoduc prévu entre la Russie et la Chine passant par la Mongolie, qu’il a décrit comme le fruit d’une coopération de longue date entre les deux pays. Kirsanov a indiqué que les discussions ont abouti à une augmentation du transport de gaz russe via deux projets de gazoducs, « Power of Siberia-2 » et « Soyuz Vostok », à 50 milliards de mètres cubes par an, la Russie devant couvrir 40 % des besoins chinois en gaz naturel d’ici 2030.
Il a ajouté à « An-Nahar » que sur le plan russo-indien, les deux parties ont discuté d’une augmentation des ressources énergétiques russes fournies à l’Inde, permettant de contourner les sanctions occidentales, illustrant ainsi le rôle croissant des pays du BRICS et des membres de l’Organisation de coopération de Shanghai dans la gestion des affaires internationales.
Mais qu’en est-il des questions militaires, surtout si la nouvelle alliance vise à établir un ordre mondial multipolaire comme l’a annoncé le président russe, d’autant plus que les armes présentées lors du grand défilé militaire chinois pointaient vers la mer de Chine méridionale et Taïwan ?
Concernant la Russie en particulier, il est notable que le 3 septembre, le journal The Telegraph a publié un article intitulé « Comment la Chine arme secrètement la Russie », révélant que la Chine a envoyé des technologies avancées à la Russie pour la fabrication de drones, ajoutant : « Début juillet, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a secrètement déclaré à des responsables européens qu’il ne pouvait tout simplement pas supporter que la Russie perde la guerre, car cela risquerait de permettre aux États-Unis de concentrer pleinement leur attention sur la Chine ».
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