L'ambassadeur Mohamed Kamel Amr, ancien ministre des Affaires étrangères, a déclaré que les propos du ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich et de son entourage concernant « le dépeuplement de la bande de Gaza des Palestiniens et le début de la construction de colonies » reflètent la gravité des propositions avancées. Il a confirmé que le changement de position de l'administration américaine est largement dû à la dimension personnelle du caractère du président Donald Trump.

Lors de son entretien avec la chaîne Extra News lundi soir, il a ajouté que ce qui est sorti de la Maison Blanche n'était pas une décision prise sur un coup de tête, mais directement lié à la personnalité non conventionnelle de Trump, caractérisée par sa volatilité et ses changements de position.

Il a cité des exemples des positions du président américain, notamment sa gestion de la crise ukrainienne, ses relations changeantes avec Zelensky et Poutine, ainsi que ses déclarations contradictoires envers Israël et l'Iran, jusqu'à sa communication antérieure avec le Hamas et son changement de position envers le président syrien Bachar al-Assad.

Amr a souligné que « Trump se voit comme plus compétent que toutes les institutions », notant que la dimension personnelle influence directement ses décisions en politique étrangère, contrairement aux présidents précédents qui s'appuyaient sur les institutions et les agences de l'État.

Il a ajouté que l'ambition de Trump de remporter le « prix Nobel de la paix » pourrait être un moteur supplémentaire derrière ses actions sur le dossier palestinien.

Concernant la réaction du Hamas, l'ancien ambassadeur a confirmé que « la balle est maintenant dans le camp du Hamas », expliquant qu'il y a des menaces et des pressions américaines directes, parallèlement à des tentatives d'impliquer des parties régionales influentes pour faire pression sur le Hamas, principalement le Qatar et la Turquie. Il a révélé qu'un appel a eu lieu entre Trump et le Premier ministre qatari, au cours duquel Trump a mentionné les excuses de Netanyahu pour une attaque à Doha ayant causé la mort d'un Qatari. Trump a également eu de longues discussions avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan, indiquant que Washington cherche à exploiter les relations de Doha et d'Ankara avec le Hamas pour le pousser à accepter le plan.

Amr a expliqué que l'insistance de Trump à se positionner comme président du comité supervisant la mise en œuvre du plan lie personnellement son nom, sa réputation et son poids politique à son déroulement, ce qui pourrait représenter une sorte de garantie. Cependant, il a souligné que les détails pratiques nécessitent encore une discussion approfondie et un suivi minutieux.

L'ancien ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que la position égyptienne a été la pierre angulaire pour empêcher toute tentative de déplacement forcé des Palestiniens, et que la coordination égyptienne avec les pays arabes a été un facteur central dans la formulation de cette position.