Des enregistrements divulgués ont révélé une réunion tendue entre le ministre israélien de l'Éducation, Yoav Kish, et les familles des prisonniers à Gaza, exposant désespoir, colère et un fossé grandissant de confiance entre les Israéliens et leur gouvernement.
Le ministre israélien a admis explicitement « l'isolement » du gouvernement à l'international et son incapacité à gérer la crise, une déclaration rare révélant la profondeur de la crise politique en Israël.
La rencontre, dont l'enregistrement a été diffusé mardi soir par la chaîne hébraïque 12, s'est tenue dans un contexte de pressions internationales et militaires croissantes et d'élargissement du conflit. Les membres des familles ont accusé le ministre et le gouvernement de « bloquer les accords », de « causer la mort de leurs proches » et « d'agir en dehors de la réalité et des données internationales ».
Le plus grand choc dans les enregistrements fut l'ignorance du ministre, membre du petit cabinet politique-sécuritaire (le « cabinet restreint »), des détails de tout plan ou accord proposé. Les réponses hésitantes et répétées de Kish, « je ne sais pas » et « on ne m'a pas informé », ont peint le portrait d'un gouvernement paralysé et non coordonné.
Un parent des prisonniers a crié en protestation : « Vous, ministres, ne savez rien de l'accord. Savez-vous d'où je l'ai appris ? De l'officiel américain Marco Rubio ! » Cette phrase résume plus que toute autre l'idée d'isolement : les informations qui devraient parvenir à un ministre israélien depuis la salle de guerre lui arrivent par les familles des otages qui les reçoivent de diplomates américains de haut rang.
Un autre parent a confirmé cette idée par une phrase presque historique : « Vous êtes marginalisés... votre chef fait ce qu'il veut et vous êtes ostracisés », ce à quoi Kish a répondu par l'affirmative : « C'est vrai, et le gouvernement est aussi divisé ».
Au sommet de la dispute, après avoir été accusé d'isolement et de marginalisation, le ministre Kish ne l'a pas nié, mais l'a admis ouvertement dans l'un des moments forts de l'enregistrement, déclarant : « C'est vrai, nous sommes isolés. Tu as raison, nous ne nous cachons pas. » Il a ensuite répété l'idée en décrivant la gestion de la guerre : « D'abord, toute la guerre avance ainsi... parce que nous sommes incapables... ».
Cette reconnaissance ne concerne pas seulement l'isolement du peuple en colère, mais reflète, comme l'ont dit les familles, un isolement diplomatique où les canaux américains sont devenus la seule source d'information, et un isolement interne dans les couloirs mêmes du gouvernement, où les décisions semblent confinées à un cercle restreint loin des ministres.
Les familles n'ont laissé aucun doute sur leurs sentiments. Un parent a dit : « Vous allez le tuer, vous enverrez des soldats pour le tuer au lieu de proposer un accord », un autre a averti : « Vos mains seront tachées de sang, vous tous », et la mère d'un prisonnier a menacé : « Malheur à vous si mon fils n'est pas vivant demain », reflétant tous un effondrement total de la confiance dans la stratégie de « pression militaire » adoptée par le gouvernement Netanyahu.
Selon le récit d'un participant, six prisonniers ont été tués le 1er septembre à cause de cette stratégie qui a échoué à les sauver, alimentant le sentiment des familles que leurs enfants « seront tués au nom de la poursuite de la guerre ».
En réaction à ce sentiment de marginalisation et d'isolement vécu par le gouvernement, les familles ont annoncé une importante escalade des protestations à Jérusalem aujourd'hui, mercredi, comprenant un rassemblement devant la Knesset, l'installation d'une tente de protestation devant la résidence du Premier ministre et une manifestation en soirée, envoyant un message clair que leur patience envers un gouvernement « isolé », « marginalisé » et « inefficace » est épuisée.
Les fuites n'étaient pas un simple dialogue ordinaire, mais un document dévoilant une profonde crise de gouvernance en Israël. L'admission par un ministre israélien de haut rang que son gouvernement est « isolé » et ne contrôle pas des négociations cruciales n'est pas seulement une auto-condamnation, mais un indicateur dangereux d'une fracture entre la direction politique et la volonté populaire urgente de mettre fin à la crise, poussant le sort des prisonniers, l'avenir de la guerre et d'Israël vers un territoire sombre et inconnu.
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