Une étude récente publiée dans le dernier numéro de la "Revue internationale des études amazighes", éditée par le Centre démocratique arabe, confirme que l'art "Ahouach" est une réalisation créative collective et une expression d'une expérience humaine pure avec des dimensions esthétiques et performatives, incarnant l'esprit de la communauté, ses lois et ses contextes verbaux et non verbaux.

La même étude intitulée "Ahouach entre spectacle et mémoire" explique que "Ahouach est l'un des symboles patrimoniaux qui nourrissent la mémoire amazighe et son imaginaire collectif; c'est l'art qui préserve et exprime clairement son identité dans la région du Sous", soulignant que "l'étendue géographique qui a accueilli cet art en création et en pratique a conduit à la diversité de l'art Ahouach, ses nombreuses couleurs, noms et modes d'exécution."

Le document indique également que "le spectateur de l'art Ahouach ne se contente pas de regarder, mais cette performance le transporte d'un état à un autre, car le pouvoir du moment l'oblige à une interaction psychologique, intellectuelle et émotionnelle avec les personnages centraux de l'arène Ahouach."

L'étude souligne que "celui qui observe attentivement le spectacle Ahouach à Tafraout et ses environs constatera que cet art influence profondément le spectateur, car les structures harmonieuses de cet art performatif l'amènent à désirer prendre la place des personnages réalisant cette performance artistique", considérant que "ce qui intensifie cette incarnation est les aspects théâtraux d'Ahouach, tels que la confrontation directe entre les membres de la troupe et le public, appelée briser le mur imaginaire."

Le document confirme également que "Ahouach occupe une place particulière dans la littérature du Sous en particulier, et dans la littérature marocaine en général, car il existe tel quel et continue d'incarner les préoccupations et les questions nationales, sociales, politiques et religieuses du peuple amazigh. Ainsi, Ahouach à Tafraout et dans d'autres régions productrices de cet art reflète les douleurs et les espoirs de ces sociétés tribales."

La même source souligne que "la conscience de l'importance de cet art et de son lien avec la mémoire se manifeste en dépassant son exploitation comme production folklorique ou en le considérant comme un simple moment performatif éphémère se terminant par la dispersion des 'Asaïs'. Au contraire, c'est plus que cela; c'est la mémoire de l'homme amazigh, son identité et une icône de son existence, de son interaction et de son engagement émotionnel avec lui-même et son environnement."

Le document affirme également que "le statut du poète dans la tribu, en particulier dans Ahouach, est dérivé de l'autorité symbolique cachée portée par son langage poétique, chargé de sagesse et d'éloquence. Grâce à cela, il a réussi à dépasser le grand public dans son traitement poétique d'un ensemble de sujets qui préoccupent les gens et captent leur attention, qu'ils soient politiques, sociaux, religieux, coutumiers ou moraux."

L'étude explique que "Ahouach est un art complexe; d'une part, c'est une forme d'arts du spectacle précédant le théâtre, partageant avec lui plusieurs points tels que la dimension performative, la participation directe du public sans barrières, la caractéristique du dialogue poétique, la finalité critique des conditions sociales, ainsi que la présence du conflit dans la poésie dialoguée 'An'iibar' et d'autres éléments." Elle ajoute : "D'autre part, Ahouach est considéré comme la première école et le point de départ fondamental dans le parcours historique du développement de la poésie amazighe, d'où est sortie l'école des Rawais puis les groupes 'Tiroya'."

La même source conclut que "travailler sur de telles réalisations immatérielles au sein de notre culture nationale commune est la voie juste pour raviver la mémoire en tant que mécanisme qui construit et reconstruit l'imaginaire collectif et peut le raviver et le diffuser."