Deux organisations palestiniennes des droits humains ont condamné dimanche l'approbation par une commission de la Knesset (parlement israélien) d'un projet de loi autorisant l'exécution de prisonniers palestiniens, qualifiant cela de "brutalité sans précédent" de l'occupation.

Cela a été déclaré dans un communiqué conjoint de la Commission des affaires des prisonniers et libérés (officielle) et du Club des prisonniers palestiniens (civil), après l'approbation par la Commission de la sécurité nationale de la Knesset du projet de loi, en préparation d'un vote en séance plénière, selon l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.

Le communiqué indique que "l'approbation par la soi-disant Commission de la sécurité nationale de la Knesset du projet de loi n'est plus une surprise dans le contexte de la brutalité sans précédent exercée par le système d'occupation".

Il ajoute que l'occupation ne s'est pas contentée de tuer des dizaines de prisonniers et détenus depuis la guerre de génocide israélienne à Gaza, mais cherche aujourd'hui à ancrer le crime d'exécution en adoptant une loi spéciale.

Selon la loi israélienne, les projets de loi sont présentés en séance plénière de la Knesset par étapes appelées "lectures", où chaque lecture est acceptée ou rejetée par un vote des membres de la Knesset. Des discussions ont également lieu dans les commissions de la Knesset qui préparent le projet de loi pour les étapes législatives suivantes, selon le site officiel de la Knesset.

Les deux institutions ont affirmé que "cette loi s'ajoute à un système législatif répressif qui cible depuis des décennies divers aspects de la vie palestinienne, constituant une étape supplémentaire pour ancrer le crime et tenter de le légitimer".

Le communiqué a également averti que l'État d'occupation agit comme s'il était au-dessus de la loi et en dehors de toute responsabilité, comme l'a clairement montré la guerre de génocide qui a révélé l'échec de la communauté internationale et sa complicité systématique avec le système colonial et meurtrier.

Plus tôt dimanche, l'agence Wafa a déclaré que le projet de loi fait partie des accords signés pour former la coalition gouvernementale dirigée par le chef du parti Likoud Benjamin Netanyahu (Premier ministre) et le chef du parti Puissance juive Itamar Ben-Gvir, fin 2022.

En mars 2023, la Knesset a approuvé en lecture préliminaire un projet de loi permettant la peine de mort pour les prisonniers palestiniens "condamnés pour avoir tué des Israéliens", présenté par Ben-Gvir et soutenu par Netanyahu.

Le projet de loi stipule "l'imposition de la peine de mort à toute personne qui cause intentionnellement ou par négligence la mort d'un citoyen israélien motivée par le racisme ou la haine et pour nuire à Israël".

Le nombre total de prisonniers et détenus palestiniens dans les prisons israéliennes est d'environ 11 100 début septembre, sans compter ceux détenus dans les camps militaires, selon le Club des prisonniers palestiniens.

Parmi le nombre total de détenus figurent 53 prisonnières, dont deux de Gaza, environ 400 enfants, 3 577 détenus administratifs (avec dossier secret et sans procès), et 2 662 détenus de Gaza classés comme "combattants illégaux".