L'occupation israélienne tente d'imposer ses conditions et instructions concernant les prisonniers palestiniens prévus pour la libération dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, comme le confirment les factions palestiniennes.

La correspondante d'Al Jazeera en Palestine, Guevara Al-Badiri, a rapporté qu'une source palestinienne proche des négociations a indiqué que le Hamas communique toujours avec l'administration américaine via des intermédiaires, l'Égypte, le Qatar et la Turquie, pour modifier la liste publiée par le ministère israélien de la Justice.

Selon cette source palestinienne, le Hamas souhaite clarifier la manipulation israélienne de la liste qui comprend 250 prisonniers qui auraient dû tous être condamnés à la perpétuité et avoir passé de nombreuses années dans les prisons israéliennes. Guevara a déclaré que la liste révélée par Israël comprend 195 prisonniers condamnés à la perpétuité, tandis que le reste sont des prisonniers qui n'ont pas purgé de longues peines ou qui n'ont pas encore été jugés.

Le site israélien Walla a cité des sources qualifiées d'informées indiquant que la liste finale des prisonniers de sécurité palestiniens comprend 195 prisonniers condamnés à la perpétuité, ajoutant que le service de sécurité intérieure (Shabak) a opposé son veto à environ 100 noms et exclu 25 dirigeants importants.

La manipulation israélienne, ajoute la correspondante d'Al Jazeera, a suscité la colère du Hamas et des factions palestiniennes, notant que la liste officielle palestinienne des prisonniers qui seront libérés n'a pas encore été publiée.

Alors qu'Israël se prépare à recevoir ses prisonniers après leur libération, il empêche les Palestiniens de se préparer ou de célébrer. Guevara a noté qu'aucune mesure ou mouvement exceptionnel n'a été observé devant la prison d'Ofer à l'ouest de Ramallah, soulignant que les forces d'occupation israéliennes empêchent et menacent les familles en Cisjordanie d'organiser toute forme d'accueil pour les prisonniers libérés.

L'occupation interdit également aux Palestiniens de se rassembler, de lever des drapeaux, de communiquer avec les médias ou de publier sur les réseaux sociaux.

La correspondante d'Al Jazeera confirme que l'occupation a empêché certaines familles de prisonniers palestiniens qui seront expulsés hors de Palestine de voyager via le passage de Karama et la frontière avec la Jordanie.

Par ailleurs, le Bureau des médias des prisonniers palestiniens (non gouvernemental) a annoncé que les forces d'occupation ont lancé dimanche à l'aube une vaste campagne de raids et d'arrestations en Cisjordanie, ciblant les maisons des prisonniers dont la libération est attendue, avec des menaces envers leurs familles.

Dans ce contexte, une vidéo diffusée dans les médias israéliens montrait des agents de sécurité israéliens maltraitant des prisonniers palestiniens rassemblés dans la prison du Néguev (sud) en préparation de leur libération.

Il est à noter que le journal israélien Yedioth Ahronoth a rapporté précédemment que le service pénitentiaire israélien avait reçu l'ordre de libérer des prisonniers de sécurité palestiniens dans le cadre de l'accord d'échange, précisant que les autorités avaient commencé à transférer les prisonniers de sécurité de cinq prisons israéliennes vers les installations destinées à leur libération.

L'accord d'échange comprend la libération d'environ 250 prisonniers condamnés à la perpétuité et d'environ 1700 prisonniers de la bande de Gaza détenus après le 7 octobre 2023.