Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a qualifié mercredi son homologue belge Bart De Wever de « leader faible » en raison de l'intention de la Belgique de reconnaître l'État de Palestine, à l'instar d'autres pays occidentaux tels que la France et le Canada.

Netanyahou a déclaré dans un communiqué de son bureau : « Le Premier ministre belge De Wever est un leader faible qui cherche l'apaisement en sacrifiant Israël. Il veut nourrir le crocodile terroriste en espérant qu'il retardera de dévorer la Belgique. Israël n'acceptera pas cela et continuera à se défendre. »

La Belgique a annoncé mardi, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Maxim Prévot, son intention de reconnaître l'État de Palestine lors des réunions de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre prochain.

Selon le ministre des Affaires étrangères, cette reconnaissance intervient « en raison de la tragédie humanitaire en cours en Palestine, en particulier à Gaza, et face aux violences exercées par Israël en violation du droit international. » Il a ajouté : « La Belgique a dû prendre des décisions fermes pour accroître la pression sur le gouvernement israélien et les terroristes du Hamas. »

La reconnaissance belge de la Palestine reste conditionnée à la libération des otages israéliens dans la bande de Gaza et à la fin de l'administration du Hamas dans ce secteur dévasté par la guerre depuis plus de 23 mois.

La décision n'a pas reçu l'unanimité au sein du gouvernement belge, les membres des deux partis de droite, l'Alliance flamande nouvelle et le Mouvement réformateur, ayant exprimé des hésitations.

Prévot a confirmé qu'« il y a des sanctions strictes contre le gouvernement israélien... y compris une interdiction d'importer des produits des colonies israéliennes », ainsi que « des poursuites judiciaires possibles, des interdictions de vol et de transit, l'inscription de deux ministres israéliens extrémistes, plusieurs colons violents et des dirigeants du Hamas sur la liste des personnes indésirables dans notre pays. »

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a salué la décision en déclarant qu'elle « envoie un message clair selon lequel la seule solution est la reconnaissance d'un État palestinien vivant en paix et en sécurité aux côtés de l'État d'Israël. »

La guerre à Gaza a éclaté suite à une attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1 219 morts du côté israélien, principalement des civils, selon des données officielles. Parmi les 251 personnes prises en otage et transférées à Gaza lors de l'attaque, 47 restent dans le secteur, l'armée ayant indiqué que 25 d'entre eux sont décédés.

Les attaques et opérations militaires israéliennes à Gaza ont causé la mort d'au moins 63 746 Palestiniens, principalement des civils, selon les données du ministère de la Santé dirigé par le Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.