Membres de l'État islamique (ISIS). (Réseaux sociaux)
Depuis la chute du régime, la liste des cibles s'est élargie d'ISIS à l'environnement d'Al-Qaïda. La différence ne réside plus dans le drapeau, mais dans les nœuds qui contrôlent les réseaux : l'argent, l'expertise et les refuges. Le choix de la méthode d'assassinat — drone, avion de guerre ou raid — dépend de la fonction de la cible, pas de son nom.
Lorsque le Commandement central américain a annoncé la mort de Muhammad Abdul Wahab al-Ahmad, connu sous le nom d'« Abu al-Darda al-Kurdi », la scène est apparue comme un nouvel épisode dans la série des « frappes chirurgicales » qui ne font pas de bruit mais changent silencieusement les cartes. La frappe a eu lieu dans le nord-ouest de la Syrie et a visé une personnalité affiliée à « Ansar al-Islam al-Mustaqillin » — un nom utilisé par ses partisans pour distinguer leur faction de la branche ayant prêté allégeance à ISIS — un environnement à racines djihadistes malgré l'absence d'allégeance déclarée. Cela révèle à lui seul l'élargissement du cercle des cibles après la chute du régime, indiquant que Washington tend la main à chaque cellule qui devient une menace extérieure ou accélère le chaos local.
La première cible américaine d'Ansar al-Islam remonte à septembre 2024, juste avant la chute, marquant le passage de la cible exclusive d'ISIS à un environnement djihadiste plus large. Sur cette base, les mois suivants peuvent être analysés à travers une structure opérationnelle clairement récurrente.
En décomposant la scène, on distingue trois trajectoires opérationnelles. La première : frappes aériennes/drones visant les dirigeants de l'école djihadiste dans le nord-ouest ; frappes ciblant la tête, pas le corps. La deuxième : raids aériens lorsque des retours de renseignements directs sont nécessaires (exemple : l'opération Al-Bab en juillet). La troisième : traque des financiers et planificateurs (comme à Atmeh en août). Cependant, cette division est incomplète sans l'élément humain qui donne de la profondeur à l'image.
C'est le cycle « arrestation puis assassinat » : Abu al-Darda a passé six mois en détention à Idlib (2022), et Abu Abdul Rahman al-Urduni a vécu cette expérience avant son assassinat aérien (2024). Nous ne prétendons pas à un lien explicite, mais l'impact informationnel laissé par la détention — noms et dispositifs — rend la frappe suivante comparable à un bouclage du cercle. C'est comme si l'écho de la crise qui a secoué la commission l'année dernière n'avait pas disparu après sa transition au pouvoir ; les points de contact se sont élargis et les risques de fuite d'informations ont augmenté. Dans ce contexte, un détail supplémentaire a émergé, modifiant la position de la liste des cibles.
Au début de l'année, Hurras al-Din a annoncé sa dissolution, mais les frappes ultérieures sur des personnalités du même environnement ont suggéré une extinction formelle ou un changement de nom, pas de structure. Des rapports locaux et de recherche ont également indiqué que certains dirigeants de Hurras al-Din ont trouvé refuge dans des réseaux proches d'Ansar al-Islam, ce qui explique la poursuite des attaques contre cet environnement après la « dissolution ». Avec cette clé, la frappe sur Abu al-Darda se lit comme une cible active d'un environnement djihadiste à l'intérieur d'Idlib, visant davantage à perturber l'argent, l'expertise et les refuges qu'à suivre les noms organisationnels. Ainsi, le choix de l'outil devient un détail dépendant de la fonction de la cible, pas de son nom.
L'outil varie selon la fonction : drone pour une cible mobile et discrète ; raid localisé avec coordonnées confirmées ; raid pour extraire des informations. À Al-Bab, le raid a probablement été coordonné localement, et à Atmeh, l'extraction d'informations a été privilégiée au bombardement. Après la chute, cette logique est devenue plus mobile entre la Badiya et Idlib selon la nature de la cible. Parallèlement à l'outil, les identités des cibles se multiplient.
L'identité des cibles ne suit pas un seul courant. Bien qu'ISIS reste le plus grand fleuve, le calendrier d'Al-Qaïda et de ses branches est devenu plus bruyant qu'avant. La frappe sur Abu al-Darda — affilié à Ansar al-Islam al-Mustaqillin et commandant militaire général de la faction — montre que la carte de la chasse ne s'arrête pas au drapeau mais suit les nœuds de connexion : routes de financement, canaux d'armement, refuges sûrs, et espaces de propagande et de mobilisation qui reconfigurent les réseaux en formes petites et flexibles. Sur la base de ces parcours, la logique pratique de sélection émerge.
Si la cible est un leader d'ISIS avec un retour de renseignement direct attendu, un raid est privilégié. Si la cible est un facilitateur de base ou une figure de Hurras al-Din où il faut rapidement éteindre l'étincelle de planification, une frappe aérienne précise est préférée. C'est ainsi que l'on comprend la mort d'Abu al-Darda : une frappe aérienne ciblée dans un environnement dense en loyautés imbriquées, évitant le contact au sol qui pourrait renverser la scène de l'engagement. Sous tout cela, l'ombre politique reste le cadre organisateur.
En arrière-plan se profile une ombre politique qui ne se limite pas à la traque d'individus, mais à la définition des limites de la scène transitionnelle : des messages de dissuasion qui désactivent la capacité à mener des attaques extérieures, refroidissant le vide pour que le nord-ouest ne devienne pas un refuge. Cette ombre signale également aux acteurs locaux que les solutions nominales ou le changement d'étiquettes ne protègent pas les réseaux de la cible, rassurant les partenaires que la lutte contre le terrorisme continue sans glisser vers une guerre ouverte. Ainsi, l'efficacité ne se mesure pas au nombre de drapeaux abaissés, mais au nombre de cercles perturbés : financement tari, routes d'accueil coupées, et salles d'opérations avortées.
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