Ahmad Bakhshayesh Ardestani, membre de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, a révélé que Téhéran a levé toutes les restrictions précédemment imposées sur la portée de ses missiles balistiques, précisant que la décision a été prise avec l'approbation du Guide suprême Ali Khamenei dans un contexte de tensions croissantes avec les États-Unis et Israël.

Dans une interview accordée à "Iran Monitor", Ardestani a déclaré que le Guide suprême avait auparavant limité la portée des missiles à 2200 kilomètres pour des raisons spécifiques, mais que toutes ces restrictions ont désormais été supprimées. Il a ajouté que l'Iran continuera à développer son programme de missiles à tout niveau qu'il jugera nécessaire pour sa sécurité nationale.

Il a souligné que Téhéran n'acceptera aucune limitation de ses capacités balistiques car elles représentent l'élément le plus important de la puissance défensive iranienne, ajoutant que l'Iran est actuellement considérée comme la quatrième puissance mondiale dans le domaine des missiles.

Négociations avec Washington

Concernant les négociations avec les États-Unis, Ardestani a déclaré que son pays ne devrait pas entamer de pourparlers au cours des six prochains mois, estimant que si le gouvernement parvient à gérer la situation économique et à contenir les protestations internes, les pays occidentaux seront contraints de proposer à nouveau le dialogue.

Il a ajouté que les responsables occidentaux pensent que la réactivation du mécanisme de "snapback" et le retour des sanctions de l'ONU entraîneront une détérioration des conditions de vie et une montée de la colère populaire, mais si ces attentes ne se réalisent pas, les capitales occidentales seront forcées de changer d'attitude envers Téhéran.

Il a indiqué que les conditions posées par Washington pour reprendre les négociations sont inacceptables pour l'Iran, expliquant que les demandes américaines comprennent l'arrêt complet de l'enrichissement de l'uranium, la restriction du programme de missiles, l'arrêt du soutien aux groupes pro-iraniens dans la région, et la tenue de négociations directes avec Téhéran. Il a considéré que l'acceptation de telles conditions équivaut à une reddition avant même le début des négociations.

Concernant le mécanisme de "snapback", le député iranien a déclaré que l'Europe est devenue un outil entre les mains des États-Unis, ajoutant que la pression américaine sur l'Union européenne a conduit à l'activation de ce mécanisme malgré l'accord conclu entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique, médié par l'Égypte.

Dossier nucléaire

Sur la question nucléaire, Ardestani a souligné que Téhéran ne se retirera pas du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), affirmant que l'Iran ne cherche pas à produire une bombe nucléaire, mais vise à étendre l'utilisation de l'énergie nucléaire dans les domaines médical, agricole, pharmaceutique et environnemental. Il a appelé l'Organisation de l'énergie atomique iranienne à renforcer la transparence et à informer les citoyens des réalisations nucléaires afin que le public comprenne que ces activités ne sont pas uniquement militaires, mais peuvent avoir un impact positif sur la vie quotidienne.

Tensions avec Israël

Concernant les tensions avec Israël, le député iranien a déclaré que les chances d'un nouveau conflit entre les deux pays sont actuellement faibles, notant que la réponse iranienne lors de la guerre de 12 jours a constitué une dissuasion claire pour Israël malgré les pertes subies par l'Iran. Il a ajouté que la riposte balistique iranienne a causé d'importants dégâts aux systèmes de défense aérienne israéliens.

Ardestani a conclu en disant que les États-Unis et l'Iran doivent reconnaître qu'ils sont en conflit continu depuis plus de 47 ans sans qu'aucune des deux parties n'ait pu éliminer l'autre, ajoutant qu'il est temps de trouver une formule réaliste de coexistence ou de coopération. Il a indiqué que l'Iran doit dépasser l'ère de l'ancien président américain Donald Trump par tous les moyens possibles, faisant référence à la nécessité de gérer avec prudence les politiques américaines fluctuantes envers Téhéran.