L'occupation israélienne a anticipé la libération des prisonniers israéliens à Gaza, et le ministre de la Défense Yisrael Katz a menacé de poursuivre la guerre dans la bande de Gaza sous prétexte de détruire les tunnels de la résistance palestinienne, ce qui soulève des questions sur le sérieux de l'engagement de l'occupation envers l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers.

Katz a déclaré avoir ordonné aux forces armées de se préparer à mener la mission de destruction des tunnels du Mouvement de résistance islamique (Hamas) après la libération des prisonniers, affirmant que « détruire les tunnels du Hamas signifie mettre en œuvre le principe convenu de son désarmement et de la privation de ses capacités ».

Les étapes exécutives du plan du président américain Donald Trump concernant Gaza stipulent que le Hamas doit remettre tous les prisonniers vivants détenus par les factions, ainsi que les restes des prisonniers israéliens à Gaza.

L'accord d'échange comprend la libération d'environ 250 prisonniers condamnés à perpétuité et d'environ 1700 prisonniers de la bande de Gaza détenus après le 7 octobre 2023.

Le débat public en Israël indique que Tel-Aviv entend, par le biais de l'accord – conclu dans le cadre du plan du président américain Donald Trump – régler le conflit avec le Hamas et atteindre ce qu'elle n'a pas pu faire par la guerre, à savoir éliminer son armement. C'est ce qu'affirme l'expert en affaires israéliennes Imad Abu Awad, qui a souligné que ce que l'on comprend des propos de Katz, c'est qu'Israël s'oriente vers un allongement de la deuxième phase de l'accord.

Abu Awad a déclaré à Al Jazeera qu'Israël adopterait probablement une stratégie consistant à mettre davantage d'obstacles lors de la mise en œuvre de la prochaine phase, prétextant l'existence de tunnels et d'armes, et que le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

Il estime qu'Israël pense désormais que la guerre d'une autre manière est le moyen par lequel elle peut atteindre certains objectifs stratégiques, notamment continuer à restreindre les Palestiniens afin que le projet de déplacement reste présent dans leurs esprits et transformer la bande de Gaza en une zone invivable.

Selon la correspondante d'Al Jazeera Fatima Khamaisi, la déclaration de Katz est perçue comme une tentative officielle israélienne au niveau militaire de promouvoir le plan approuvé par le gouvernement comme un accomplissement qui préserve les objectifs israéliens, à savoir « désarmer le Hamas, l'écarter du pouvoir et garantir que Gaza ne constitue aucune menace future pour Israël ».

Elle a fait référence aux déclarations du chef d'état-major Eyal Zamir révélées par la chaîne de diffusion israélienne, qui a déclaré lors d'une réunion gouvernementale jeudi dernier que « la guerre n'est pas terminée, seule sa première phase est terminée ».

Le directeur du Centre Vision pour le développement politique, Ahmed Atauna, estime qu'il existe des points épineux dans le plan du président américain qui nécessitent une discussion approfondie et détaillée entre les médiateurs et les Palestiniens, ainsi qu'entre les Palestiniens eux-mêmes, notant que les pays arabes et islamiques ont déclaré que les armes sont une question palestinienne à résoudre dans le cadre du dialogue interne palestinien, et que la gestion de la bande de Gaza doit être palestinienne et non internationale.

Atauna a prévu dans une interview à Al Jazeera que la deuxième phase de l'accord serait difficile au niveau des négociations et encore plus difficile au niveau de la mise en œuvre, mais il a souligné l'importance de répondre à un ensemble de questions, d'interpréter certains points et de clarifier leur signification avant que le plan Trump ne devienne un plan international, comme cela est recherché.

Il a souligné que les Palestiniens rejettent la majorité des dispositions du plan Trump, en particulier celles liées à sa deuxième phase.

Dans la nuit du 9 octobre 2025, dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh, un accord a été annoncé concernant la première phase du plan de paix de Trump dans la bande de Gaza.

Le Hamas a confirmé avoir conclu un accord mettant fin à la guerre, comprenant un retrait israélien de Gaza et un échange de prisonniers, mais a appelé Trump et les pays médiateurs à garantir qu'Israël mette pleinement en œuvre le cessez-le-feu.