Ce lundi soir, la scène était similaire à celle du week-end lors du troisième jour des manifestations de jeunes à Rabat, la capitale, ainsi que dans plusieurs autres villes du royaume. Des foules de manifestants ont été dispersées et les rassemblements préventivement empêchés par diverses formations des forces de sécurité publique fortement déployées sur la place Bab Al-Had et ses environs depuis 18 heures, suite à un appel à manifester promu par ce qui est connu sous le nom de "Gen Z 212" (Génération Z).

Le journal Hespress a observé que les autorités publiques, avec une forte présence sécuritaire, ont empêché différentes formes de rassemblements par certains jeunes avant que certains ne soient conduits vers des véhicules de police qui ont bouclé la zone. Certaines interventions des forces auxiliaires et des autorités locales ont impliqué des opérations de "va-et-vient" avec quelques manifestants scandant des slogans tels que "Liberté, Dignité, Justice sociale".

Les activités de protestation, appelées au même moment dans les villes de Casablanca, Marrakech, Fès, El Jadida, Tanger, Agadir, Tétouan, Oujda et Nador via une application de chat sur les réseaux sociaux, ont duré environ deux heures (jusqu'à 20 heures), se terminant par des poursuites près de Bab Central Market de Rabat, aux entrées de la vieille ville et au Souk Al-Keza.

Par ailleurs, plusieurs membres des autorités de sécurité et locales ont été vus en train de demander aux citoyens passant par la place Bab Al-Ahad de s'éloigner afin d'assurer la liberté de circulation et de faciliter la circulation, notamment autour du rond-point de la rue Hassan II près du siège central du Parti de l'Istiqlal.

La célèbre place de Rabat a également été le théâtre d'arrestations parmi le mouvement "Gen Z", qui affirme avoir manifesté pour demander des réformes dans les secteurs de la santé et de l'éducation et "la lutte contre la corruption", comme ce fut le cas le week-end dernier.

Il convient de noter que les manifestations "Gen Z" n'ont pas été appelées par un syndicat, un parti politique ou une organisation connue, tandis que de nombreux posts appelant à manifester ont proliféré ces trois derniers jours via l'application et le site Discord, principalement conçus pour les amateurs et professionnels des jeux électroniques.

L'Agence Marocaine de Presse a cité un expert en sécurité déclarant que "l'intervention des forces publiques pour empêcher les rassemblements appelés par des parties inconnues ce week-end a été réalisée selon une approche équilibrée qui préserve les fondements de l'ordre public et garantit la sécurité de ces forces et des manifestants".

Le même expert a expliqué que, sur la base d'une décision des autorités locales interdisant les rassemblements appelés par des parties inconnues dans plusieurs villes marocaines, sur la base de conversations inconnues sur les réseaux sociaux, notamment sur une application de chat virtuelle, les forces publiques ont mis en œuvre les protocoles de sécurité habituels samedi et dimanche pour assurer l'application de cette décision.

Il a souligné que la prévention de ces rassemblements publics et la participation illégale à ceux-ci "constituaient l'objectif ultime des mesures de sécurité adoptées par les forces publiques", notant que "à cette fin, des unités en uniforme officiel et d'autres en civil avec une identification visuelle distinctive des forces publiques ont été déployées, et ces unités n'étaient équipées d'aucune arme fonctionnelle ni de moyens d'intervention habituels tels que des matraques, des camions à eau ou des gaz lacrymogènes, qui sont des moyens standards pour disperser les rassemblements."