Le peuple qui réfléchit est le plus grand cauchemar de tout système au pouvoir dans le tiers-monde. C’est pourquoi tous ses plans commencent par noyer ce peuple dans ses petits soucis, afin qu’il n’ait pas le temps de réfléchir à la question importante : pourquoi cela nous arrive-t-il ? Et la question la plus importante : que faire ?

Oui, un contrat social moderne ou des guerres renouvelées et continues ! L’idée du contrat social indique que ce contrat a fait passer les individus de l’état primitif à un état de société organisée. Le contrat social a fait passer les individus de l’état naturel originel (l’instinct) où l’homme vivait selon la nature, sans autorité dirigeante ni lois ni devoirs envers la société, l’autorité ou l’État.

La théorie du contrat social est une idée philosophique politique basée sur l’hypothèse que les individus renoncent volontairement à certaines de leurs libertés naturelles et acceptent un contrat social pour établir une société organisée et une autorité dirigeante, en échange de protection, d’ordre et de préservation des droits fondamentaux. Cela explique l’origine de la légitimité de l’État et de l’autorité politique, fondée sur le consentement des individus, plutôt que sur une délégation divine. C’est un accord implicite entre les membres de la société sur la définition de leurs relations entre eux et avec l’État dans lequel ils vivent.

Au Liban, il ne reste plus de titres, d’articles, de chiffres, de débats, d’analyses, d’interviews ou de différends que sur les guerres, les bombardements, les combats, les victimes, les déplacés, les réfugiés, les funérailles, les cimetières et les querelles entre l’État et les partis et organisations politiques corrompus, armés, incontrôlés et hors-la-loi, ou ce qu’il en reste, par exemple mais pas seulement, à commencer par la reddition de comptes et la justice, base du royaume comme on dit... ou base de l’État en vérité.

En mai 2024, le gouvernement libanais a annoncé une décision accordant à la "Cour pénale internationale" la compétence pour enquêter sur les crimes graves commis sur le territoire libanais depuis le 7 octobre 2023 et pour les poursuivre, mais le gouvernement est revenu sur cette décision après un peu plus d’un mois, en raison de pressions internes et externes !

En novembre 2024, plus de 20 organisations de défense des droits de l’homme, dont "Human Rights Watch", ont appelé le Liban et les autres États membres de l’ONU à tenir une session spéciale au "Conseil des droits de l’homme des Nations Unies" pour créer un mécanisme d’enquête international sur toutes les violations des droits de l’homme commises par toutes les parties impliquées dans les conflits et guerres au Liban.

Août 2024 a marqué les 4 ans de l’explosion du port de Beyrouth qui a fait au moins 220 morts et plus de 7 000 blessés, causant d’importants dégâts matériels. Les autorités libanaises n’ont tenu personne responsable jusqu’à présent, en raison des "incitations" à la manière traditionnelle libanaise... et de l’intimidation et de l’usage excessif de la force par certains... ainsi que des armes illégales qui dépassent en quantité et en qualité les armes légales de l’État réunies.

Le 17 janvier 2024, le procureur général distingué libanais, le juge Sabouh Suleiman, a suspendu un mandat d’arrêt contre l’ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos, émis par le juge Tarek Bitar en septembre 2021. La suspension est intervenue quelques mois après que la Cour de cassation a suspendu un mandat d’arrêt contre un autre suspect, l’ancien ministre des Finances Ali Hassan Khalil, et ces affaires sont restées en sommeil dans les couloirs du pouvoir ou plutôt dans les labyrinthes de l’État profond politique, militaire et sécuritaire des partis.

De plus, tout au long de l’année dernière et avant et après, les familles des victimes et les organisations locales et internationales de défense des droits de l’homme ont continué à demander une enquête internationale indépendante et impartiale sur l’explosion, par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Oui, une enquête internationale indépendante et impartiale sur une explosion sans pareil depuis la Première et la Seconde Guerre mondiale, à l’exception des explosions japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki, dans le pire et le plus horrible événement auquel l’humanité ait été confrontée dans l’histoire des guerres anciennes et modernes !

Le 10 décembre de l’année dernière, deux jours après la chute du régime de Bachar al-Assad et de ses alliés dans la Syrie alors kidnappée, le ministre libanais de l’Intérieur de l’époque dans le gouvernement de "bricolage", Bassam Mawlawi, a annoncé que seuls 9 Libanais auparavant détenus dans les prisons syriennes étaient revenus au Liban. Un homme sage dit, Monsieur le Ministre : le courage de l’homme à cette étape est de rester vivant, honorable et de ne pas perdre la raison !

Alors que l’ancien ministre libanais de l’Intérieur, ou peut-être qu’il ne savait pas, étant un homme de sécurité chevronné, que les familles d’environ 17 000 personnes kidnappées ou "disparues" pendant et après la sanglante guerre civile libanaise entre 1975 et 1990 attendent toujours d’obtenir des informations sur le sort de leurs proches, dont les photos et les souvenirs remplissent encore les murs de leurs maisons ou de celles de leurs proches... remplissant les murs de la mémoire qui saigne sang et larmes... la mémoire qui saigne encore jusqu’à présent... car la société ne peut être mise dans un congélateur... et l’histoire continue !