Le Parti socialiste a annoncé l'échec des négociations concernant la nomination d'une personnalité de gauche à la tête du gouvernement après la démission de Sébastien Lecornu. Par ailleurs, la dirigeante de l'extrême droite, Marine Le Pen, a menacé aujourd'hui (mercredi) de renverser tout Premier ministre nommé par le président Emmanuel Macron, à moins que de nouvelles élections ne soient convoquées.

Le Pen a affirmé lors d'une conférence de presse que « chaque nouveau gouvernement est un moyen de contourner la volonté du peuple », accusant d'autres partis de craindre un retour aux urnes par peur de perdre leurs sièges, tandis que le Rassemblement national pourrait sortir renforcé de ce processus, selon le magazine Politico. Ces déclarations interviennent alors que le Premier ministre démissionnaire Lecornu cherche une issue à la crise politique déclenchée par sa démission lundi dernier.

Le Rassemblement national, ainsi que d'autres partis politiques qui estiment pouvoir s'emparer de la majorité des sièges actuellement suspendus à l'Assemblée nationale, souhaite que le président français convoque des élections législatives anticipées.

La crise en France s'est aggravée depuis la décision de dissoudre le parlement l'année dernière et la chute de deux Premiers ministres successifs : François Bayrou le mois dernier, puis Sébastien Lecornu lundi dernier. Politico a rapporté que Macron envisage de nommer un Premier ministre de gauche pour sortir de l'impasse, précisant que le Parti socialiste est le principal candidat pour diriger un gouvernement minoritaire qui aura besoin d'un soutien implicite, au moins, des autres partis de gauche et des centristes proches du président français.

Le Parti socialiste a conditionné sa participation à tout règlement à la volonté de Macron de suspendre la réforme controversée des retraites de 2023, qui a relevé l'âge minimum de la retraite à 64 ans et est mise en œuvre progressivement. La suspension maintiendrait l'âge minimum à 63 ans.

Plus tôt dans la journée, après avoir quitté des pourparlers de haut niveau, le Parti socialiste a annoncé qu'aucun accord n'avait été trouvé concernant la nomination d'une personnalité de gauche au poste de Premier ministre. Le chef socialiste Olivier Faure a déclaré que son parti n'avait reçu « aucune garantie » du Premier ministre démissionnaire concernant la volonté de Macron de suspendre la réforme des retraites, notant que Lecornu « s'est contenté de prendre des notes ».

Macron avait donné à son Premier ministre démissionnaire jusqu'à mercredi soir pour parvenir à un accord avec les partis d'opposition sur le prochain budget et trouver une issue à la crise suite à la démission de Lecornu et à l'effondrement de son gouvernement.

Cependant, Lecornu s'est montré optimiste quant aux négociations, déclarant aujourd'hui que la probabilité d'élections anticipées dans les semaines à venir « a commencé à diminuer », expliquant qu'il a « de bonnes nouvelles » concernant « la volonté de parvenir à un accord sur le budget de la France avant le 31 décembre ».