Des journaux et sites mondiaux ont abordé le plan du président américain Donald Trump pour arrêter la guerre dans la bande de Gaza, certains analyses le qualifiant de fragile et comportant des failles majeures, tandis que d'autres estiment que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mise sur le refus du Hamas.

Le journal français Le Monde a décrit le plan comme un compromis fragile et non contraignant pour Israël, précisant que les engagements imposés au Hamas sont clairs et stricts, tandis que les calendriers pour le retrait de l'armée israélienne de Gaza ou pour la gestion de l'aide humanitaire sont absents, ce qui rend la situation susceptible de s'effondrer au premier test.

Libération est allé plus loin dans sa critique, considérant que le plan est une simple incitation formelle, avec plusieurs failles permettant à Netanyahu d'y échapper facilement, soulignant que tout dépend de l'approbation du Hamas qui n'a pas été consulté, ce qui fait que Netanyahu mise sur le refus du Hamas d'un plan qu'il a lui-même dû accepter.

Le magazine The Economist a vu dans le plan des éléments d'initiatives précédentes présentées par l'ancien président Joe Biden et des accords de cessez-le-feu que l'occupation n'a pas respectés.

Cependant, il a noté que Trump a réussi pour la première fois à pousser Netanyahu à accepter publiquement le principe d'un plan de paix et à rejeter l'idée d'annexer Gaza, ce qu'il a considéré comme une percée limitée malgré sa fragilité.

En Israël, le journal Haaretz a prédit que le plan pourrait provoquer une crise politique pour le gouvernement de Netanyahu, notant que tout calendrier pour mettre fin à la guerre pourrait se transformer en calendrier pour la fin de la coalition au pouvoir, et que Netanyahu est entouré de lignes rouges difficiles à franchir, avec des pressions américaines susceptibles d'accroître les divisions au sein de son gouvernement.

Le Times britannique a lié le plan au retour de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair sur la scène politique, rappelant son échec précédent en tant qu'envoyé du Quartet.

Il a indiqué que Blair a travaillé pendant des mois sur un plan de reconstruction de Gaza présenté à Trump et qui a obtenu son soutien, soulevant des questions sur ses chances de succès cette fois-ci.

Dans une lecture plus optimiste, Thomas Friedman a écrit dans le New York Times que le plan représente une tentative audacieuse de transformer la destruction de Gaza en une opportunité pour la paix régionale, mais a souligné que le manque de confiance rend sa mise en œuvre presque impossible sans courage politique et effort diplomatique quotidien.

Malgré la reconnaissance des difficultés, Friedman a estimé que le succès du plan pourrait conduire à isoler l'Iran et à attirer davantage de pays arabes vers les Accords d'Abraham, considérant que cela pourrait être la dernière chance avant de glisser vers un conflit plus dangereux.

David Ignatius dans le Washington Post a considéré que le plan "Nouvelle Gaza" ne ressemble pas aux exagérations précédentes de Trump, mais repose sur des engagements réels incluant un comité de gestion civile à Gaza et la participation de forces internationales pour stabiliser la région, citant deux responsables arabes selon lesquels des pays comme l'Italie, l'Indonésie et l'Azerbaïdjan ont exprimé leur volonté d'envoyer des troupes.

Dans le contexte américain également, un sondage du New York Times a montré un changement notable dans la position des électeurs américains sur la guerre, la majorité des personnes interrogées s'opposant à fournir une aide supplémentaire à Israël, tandis que 60 % soutiennent la fin des opérations militaires même sans la libération de tous les otages ou le démantèlement du Hamas.