Le contrôleur gouvernemental Matanyahu Englman a attribué la grande responsabilité au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour le dossier de la reconstruction, expliquant que le gouvernement a retardé de plusieurs mois le lancement de ces opérations malgré la signature d'un accord de cessez-le-feu avec le Liban en novembre 2024, et le rythme des travaux dans de nombreuses zones reste très en retard par rapport au calendrier prévu.

Bien que la majorité des déplacés israéliens soient retournés dans les villages du nord, la question de la confrontation avec le Hezbollah et la manière dont le gouvernement a traité les habitants de ces zones du 8 octobre 2023 au 27 novembre 2024 reste fortement présente sur la scène politique et médiatique.

La question n'est plus considérée uniquement comme un critère d'évaluation de la performance gouvernementale sur une période donnée, mais certains la voient comme un reflet d'une négligence manifeste des communautés frontalières et d'une marginalisation délibérée de leurs problèmes.

Englman a accusé les gouvernements et premiers ministres successifs, notamment Benjamin Netanyahu, ainsi que les ministres de la Défense Yoav Galant et Israel Katz, et le ministre des Finances Bezalel Smotrich, d'ignorer les besoins des habitants du nord avant, pendant et après leur exposition aux tirs du Hezbollah.

Pendant la majeure partie de la guerre, entre 60 000 et 80 000 habitants du nord ont été évacués de leurs villages, et de larges parties de villages comme Metula et Manara ont été détruites.

Le Hezbollah a cherché à exploiter ce front qu'il a ouvert après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, appelée "Inondation d'Al-Aqsa", pour faire pression sur le gouvernement israélien et entraîner l'armée dans une guerre d'usure censée raccourcir la durée de la guerre à Gaza.

Le parti a profité pendant cette période de la fragilité des préparatifs sécuritaires pour les habitants des villages du nord, notant que la menace du Hezbollah — selon les estimations israéliennes — dépassait celle du Hamas, pourtant ces villages ne disposaient que d'un nombre limité de pièces sûres et fortifiées.

Englman tient Netanyahu pour le principal responsable dans ce contexte, soulignant que malgré la signature de l'accord de cessez-le-feu avec le Liban en novembre 2024, le gouvernement a mis plusieurs mois à commencer les opérations de reconstruction, et ces opérations dans de nombreuses communautés restent très en retard par rapport au calendrier prévu.

Le contrôleur n'a pas exclu de ses critiques les anciens premiers ministres Naftali Bennett (juin 2021 - juin 2022) et Yair Lapid (juin 2022 - décembre 2022).

Il a également tenu responsables plusieurs ministres de la Défense qui se sont succédé pendant cette période, notamment Yoav Galant, qui a occupé le poste de janvier 2023 à novembre 2024.

Le contrôleur a accusé le ministre des Finances Bezalel Smotrich de négliger son rôle dans le traitement des problèmes des habitants du nord, rôle qui lui avait été confié par le Premier ministre, affirmant qu'il tenait rarement des réunions d'équipe et tentait rarement de mettre en œuvre ses initiatives.

Smotrich a affirmé avoir rencontré de nombreux obstacles juridiques et bureaucratiques qui ont entravé son travail, ce qui l'a privé de l'autorité suffisante pour traiter la situation comme il se doit.

Des rapports médiatiques ont indiqué que 95 % des élèves des zones du nord sont retournés dans leurs villages avec la rentrée scolaire en Israël lundi.

Le commandant de la région nord de l'armée, Rafi Milo, a adressé un message aux élèves de ces zones, déclarant : "Chers enfants, vous êtes les héros de demain, vous êtes la génération de l'avenir... En mon nom et au nom de chaque soldat sous mon commandement, nous continuerons à veiller à votre sécurité et à votre sûreté et à garantir que la situation actuelle ne soit pas compromise. Le retour au foyer et la rentrée scolaire, même en temps de guerre, sont des sources de fierté et d'honneur. Ils sont la preuve de la force, de la résilience et d'un esprit indomptable."

D'autre part, le Hezbollah subit de fortes pressions tant internes qu'externes, notamment après la décision du gouvernement libanais début août 2024 de le désarmer.

Des médias proches du parti ont indiqué qu'il pourrait revenir sur ses engagements concernant le retrait au-delà de la ligne du Litani, l'une des conditions fondamentales de l'accord de cessez-le-feu basé sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, si Israël continue de violer le cessez-le-feu et ne fournit pas de garanties de sécurité effectives au Liban comme promis par l'envoyé américain Thomas Barrack.