Entre 1996 et 2003, quatre sommets se sont tenus à Sharm El-Sheikh en Égypte pour établir la paix au Moyen-Orient. À chaque fois, ces sommets ont eu un impact négatif sur le Liban, provoquant des tensions graves, car le Hezbollah, en pleine alliance avec l'Iran et la Syrie, jouait un rôle majeur aux côtés des "forces de la résistance" dirigées par la "Force Qods" du Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranien, renversant le processus pacifique !

Un processus pacifique similaire a été lancé à Sharm El-Sheikh, où, lundi, un sommet international d'une grande importance s'est tenu à l'occasion de la conclusion d'un accord de cessez-le-feu à Gaza. Un accord que le président américain Donald Trump considère comme la fin du conflit israélo-palestinien et, par conséquent, du conflit arabo-israélien.

Cependant, l'Iran s'est une nouvelle fois exclue ou a pris ses distances avec cette approche américaine, renouvelant sa conviction que l'avenir est façonné par la "résistance" et que les Accords d'Abraham, auxquels Trump a invité à adhérer, ne sont "qu'une trahison", selon le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Naturellement, la position résistante iranienne se reflétera sur le Hezbollah, qui continue d'afficher sa puissance au Liban. La dernière manifestation en date fut le rassemblement de dizaines de milliers de "Scouts Mahdi" au stade Camille Chamoun sous le slogan "Générations du Maître", une référence succincte à Sayyed Hassan Nasrallah, assassiné par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth lors du bombardement de sa forteresse le 27 septembre 2024.

Cela signifie que le Hezbollah affichera une position plus dure pour conserver ses armes et son rôle militaire potentiel, sous le thème de la reconstitution de ses forces pour défendre le Liban.

Cette dureté montrera l'autorité libanaise comme faible et incapable face à la communauté internationale en général et aux États-Unis en particulier, tentant de décourager tout effort interne ou externe visant à intégrer le Liban dans la voie pacifique !

Cependant, cette ambition iranienne, qui dispose d'outils dans plusieurs pays, dont le Liban en tête, peut être gênante, mais contrairement aux phases précédentes, elle ne sera pas efficace pour de nombreuses raisons.

Au niveau régional, l'Iran semble cette fois très éloignée des frontières israéliennes. La Syrie, qui était le passage sûr pour les organisations de la Force Qods, se trouve désormais à l'autre bout de la carte stratégique. Le Hamas n'a pas abandonné son principal levier, les otages qui ont tous été rendus en une seule fois, uniquement parce qu'il ne peut plus tenir dans ce cycle de conflit, de sang et de destruction. Les Forces de mobilisation populaire souffrent de confrontations internes pour éloigner l'Irak de la zone de menace. L'Iran elle-même n'est plus seulement une chef de guerre en coulisses, mais est profondément impliquée, jouant le rôle de médiatrice pour empêcher Israël de revenir à son espace ouvert.

Le Hezbollah lui-même n'est plus à la frontière avec Israël, ayant accepté la nécessité de se retirer, en tant que force armée et organisations déguisées, au sud de la rivière Litani. Plus inquiétant encore, il craint réellement qu'Israël ne retourne à la guerre, élargissant la zone de ciblage sur le terrain, en plus de l'intensification des frappes aériennes, ce qui l'affaiblirait militairement et ferait de son accord sur un règlement global avec Israël une condition pour arrêter une nouvelle guerre si elle survenait.

Tout cela signifie que les intentions de renverser le cours des derniers sommets de Sharm El-Sheikh, même si elles sont fortement présentes dans les esprits et les textes, manquent des conditions qui existaient dans les phases précédentes, car l'axe de la résistance ne conserve plus que ses slogans alors qu'il a perdu toutes ses capacités !

Malgré cela, le Liban fait face au dilemme de retarder son intégration dans le cercle des solutions, précédé non seulement par la Syrie mais aussi par la Palestine !