Paulino Franco de Carvalho Neto, ambassadeur du Brésil au Caire, prévoit une augmentation significative des exportations d'engrais de l'Égypte vers le Brésil suite à la mise en place de la taxe carbone aux frontières de l'Union européenne sur les importations.

Dans des déclarations exclusives à "Al-Shorouk", Neto a déclaré : « Les exportations d'engrais vers le Brésil pourraient augmenter après l'application de la taxe carbone européenne, d'autant plus que les produits égyptiens sont compétitifs en termes de prix. »

Le mécanisme européen de taxe carbone aux frontières entrera en vigueur en janvier 2026 et s'appliquera à un large éventail de produits, y compris les engrais.

Les exportations de l'Égypte vers le Brésil ont doublé, passant de 500 millions de dollars en 2023 à 1 milliard de dollars en 2024, ce que Neto attribue à l'accord du Mercosur, auquel l'Égypte a adhéré il y a plusieurs années, prévoyant une réduction progressive des droits de douane jusqu'à 90 %.

Les exportations égyptiennes d'engrais vers le Brésil représentent la plus grande part des exportations totales.

Neto a déclaré : « Le Brésil achète à l'Égypte des produits clés tels que les engrais, les fruits surgelés et plusieurs produits agricoles. Cette hausse est survenue après la signature de l'accord du Mercosur, qui comprend le Brésil, l'Argentine, le Paraguay, la Bolivie et l'Égypte, où les produits sont exemptés de droits de douane, ce qui explique l'augmentation rapide des exportations égyptiennes vers le Brésil. »

Les exportations du Brésil vers l'Égypte ont également fortement augmenté l'année dernière, atteignant 4 milliards de dollars, principalement des produits alimentaires comprenant la viande, le sucre et la volaille.

Les deux pays échangent certains types de coton ; le Brésil importe du coton à fibres longues d'Égypte, tandis que Le Caire reçoit du coton à fibres courtes et moyennes du Brésil.

Neto prévoit que l'élan des échanges commerciaux entre les deux pays se poursuivra dans les prochaines années, notant une augmentation notable en 2025, bien qu'il n'ait pas fourni de chiffres précis, répondant à la question d'Al-Shorouk : « En 2025, les exportations maintiendront leur élan, mais je n'ai pas de chiffres pour le moment. »

Actuellement, les relations économiques entre les deux pays se limitent aux échanges commerciaux, sans investissements brésiliens en Égypte. L'ambassadeur a déclaré : « Nous n'investissons pas en Égypte, mais nous déployons d'énormes efforts pour attirer les investisseurs brésiliens. Nous avons ici la Chambre de commerce brésilienne-arabe, dont le siège est à São Paulo. »

Il a ajouté : « Je m'attends à ce que les investisseurs brésiliens soient à la porte du Caire maintenant. Ils sont très engagés dans l'étude de la question et très intéressés par l'Égypte. Je pense qu'ils viendront finalement, non seulement pour produire des biens pour le marché local, qui est déjà énorme avec plus de 100 millions d'habitants, mais aussi pour l'Afrique. » Il a ajouté que l'Égypte a également l'avantage de la proximité et de l'accès à l'Europe, aux pays arabes et au canal de Suez, et que l'Égypte présente ses divers avantages.

Il a ajouté : « L'intérêt brésilien pour l'Égypte ne se limite pas aux relations gouvernementales, mais aussi au niveau du secteur privé, qui fait avancer ces questions. Cela pourrait attirer des investissements en raison de la bonne situation géographique de l'Égypte. Je veux dire que les entreprises privées réalisent actuellement les avantages d'investir en Égypte. »

Interrogé sur le fait que des entreprises brésiliennes spécifiques aient manifesté de l'intérêt pour investir en Égypte, il a répondu : « Oui ; en particulier dans les secteurs pharmaceutique et alimentaire. »

Neto a déclaré que les relations politiques égypto-brésiliennes sont très bonnes et durent depuis plus de 100 ans, débutant en 1924, et que les relations diplomatiques ne sont pas moins importantes. Le président Luiz Inácio Lula da Silva a visité l'Égypte l'année dernière, et de même, le président Abdel Fattah El-Sissi a visité le Brésil en 2024.

Le Brésil et l'Égypte partagent des points de vue et des visions sur de nombreuses questions, comme la situation des Palestiniens, selon Neto.

Les deux pays sont également membres de l'alliance BRICS, le Brésil étant l'un des membres fondateurs.

L'ambassadeur du Brésil en Égypte estime que le bloc BRICS jouera un rôle important sur la scène mondiale.

Il a déclaré : « BRICS est un bloc très important car il comprend de nombreux pays importants tels que le Brésil, l'Égypte, la Chine, l'Inde, la Russie, l'Indonésie, l'Éthiopie et l'Iran, tous défendant des objectifs éthiques et cherchant à construire un nouveau système financier. Je pense que ce groupe a un rôle important à jouer ; il n'est peut-être pas comme l'ONU, mais c'est un outil capable d'offrir un meilleur environnement au monde. »

Il convient de noter que les États-Unis ont imposé les droits de douane les plus élevés au Brésil parmi les tarifs du président Donald Trump, atteignant 50 %, ce qui a conduit à un changement de destination des exportations de viande brésiliennes vers la Chine le mois dernier, selon le rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de septembre.

L'ambassadeur du Brésil en Égypte a commenté que son pays cherche à diversifier les marchés destinataires de ses exportations et poursuit les consultations avec Washington pour résoudre cette question, « et les deux présidents pourraient également tenir une réunion à cette fin. »

Il a déclaré : « Les droits de douane élevés de Trump sur les importations en provenance du Brésil sont intervenus malgré le déficit commercial en faveur des États-Unis, en raison des achats du Brésil auprès de Washington en équipements et technologies. »

De nombreux journaux ont indiqué que les droits de douane de Trump sur le Brésil visaient à punir le pays sud-américain en raison du procès de l'ancien président, Jair Bolsonaro, allié de Washington.