Panneaux électoraux pour les candidats et les blocs concurrents aux prochaines élections parlementaires irakiennes. (AFP)

À l'approche des élections parlementaires prévues le 11 novembre, les positions au sein des forces politiques irakiennes s'accélèrent, préparant le terrain pour une bataille électorale décisive qui pourrait redessiner les équilibres sur la scène politique. Alors que la coalition "Reconstruction et Développement" augmente ses attentes pour obtenir un "second mandat" pour le Premier ministre Mohammed Shia' Al-Sudani, d'autres voix à l'intérieur et à l'extérieur de la maison chiite minimisent les chances de ce scénario, avertissant de divisions internes et de conflits cachés qui pourraient perturber les arrangements post-électoraux.

Reconstruction et Développement : proche d'un second mandat

Firas Al-Muslimawi, porte-parole du bloc "Reconstruction et Développement", estime que l'activité de service du gouvernement d'Al-Sudani, qui a réalisé "9 000 projets à travers l'Irak", le qualifie pour dominer les résultats des prochaines élections.

Al-Muslimawi a déclaré à "An-Nahar" qu'il s'attend à ce que le taux de participation dépasse 50 %, contrairement aux prévisions qui misent sur un taux ne dépassant pas 30 % en raison d'un boycott populaire possible poussé par des courants religieux et civils.

Il a ajouté que sa coalition sera la première liste électorale en Irak, s'attendant à ce que le bloc remporte entre 80 et 90 sièges parlementaires, ce qui fait d'Al-Sudani, selon lui, le plus proche d'obtenir un "second mandat".

Une tâche difficile

Cependant, le député Jawad Al-Yasiri estime que la "division chiite-chiite" au sein du Cadre de coordination rendra la tâche de choisir le prochain Premier ministre "très compliquée".

Al-Yasiri a expliqué à "An-Nahar" qu'il existe une divergence claire dans les positions et les visions politiques à l'approche des élections, soulignant une concurrence féroce entre les ailes politiques au sein du Cadre de coordination sur la direction et la gestion de la prochaine phase, ce qui affectera négativement l'unité de position concernant la nomination du prochain Premier ministre ou l'accord sur un mécanisme de sélection.

Il a ajouté que "la poursuite de la division au sein de la maison chiite affaiblira la position de négociation et rendra la formation du prochain gouvernement une tâche plus difficile et complexe que jamais auparavant".

Le PUK attend les résultats des élections

Par ailleurs, le député Mohammed Khalil du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) exclut un "second mandat pour Al-Sudani", exprimant sa conviction que les prochaines élections produiront "un changement dans les équations politiques".

En revanche, le dirigeant du parti Wafa Mohammed souligne que les chances électorales du PUK reposent sur "son histoire de lutte", en plus des succès réalisés par le gouvernement de Masrour Barzani dans la région à travers d'importants projets vitaux au cours de la période écoulée.

Mohammed a déclaré à "An-Nahar" que le PDK obtient toujours le plus grand nombre de voix dans les zones de la région du Kurdistan, notant que les alliances seront déterminées après les élections avec toute partie répondant aux demandes constitutionnelles et légales de la région.

Badr propose un candidat au poste de Premier ministre

Le bloc parlementaire Badr se prépare à participer avec une liste séparée aux élections.

Le dirigeant du bloc Badr, Moein Al-Kadhimi, a expliqué que le Cadre de coordination n'obtiendra pas moins de "180 sièges dans les pires scénarios", laissant entendre que le prochain Premier ministre pourrait être issu de Badr.

Selon une source informée au sein de l'Organisation Badr, le chef de l'organisation Hadi Al-Amiri pousse le candidat numéro un du bloc à Bagdad, Mohammed Al-Ghaban, pour le poste de Premier ministre, tandis que l'autre candidat sera Qasim Al-Araji, conseiller à la sécurité nationale irakienne, qui entretient de bonnes relations avec l'Iran et des responsables de l'administration américaine.

Rencontres et coordination électorale

Le lundi dernier, le Cadre de coordination a tenu une réunion au cours de laquelle plusieurs dossiers ont été discutés, notamment les élections, selon un communiqué du cadre.

Le communiqué a expliqué que la réunion, qui s'est tenue au bureau du chef du Mouvement de la sagesse, Ammar Al-Hakim, a examiné les développements régionaux et les efforts de détente à Gaza, ainsi que leurs répercussions sur la sécurité régionale et intérieure, et a discuté des moyens de poursuivre la tenue des élections à la date prévue.

Le lendemain, la ville d'Erbil a été le théâtre d'une réunion entre le chef du Parti démocratique du Kurdistan, Masoud Barzani, et M. Al-Hakim, dans un mouvement lié à la course électorale intense.