Begonia Gomez, épouse du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et accusée dans une affaire de détournement de fonds, a refusé d'assister à une audience samedi soir destinée à lui notifier officiellement l'obligation de comparaître en justice, selon une source juridique présente à l'audience.

La source a ajouté que Gomez, qui a le droit de faire appel de la demande du tribunal, s'est référée à des instructions légales stipulant que ces audiences de "notification" ne nécessitent pas la présence de la partie accusée et que ses avocats la représentaient.

Le juge enquêtant sur l'affaire a convoqué Gomez pour l'informer officiellement que son enquête préliminaire avait révélé la nécessité d'un procès devant un jury.

Le juge soupçonne que Gomez a utilisé une assistante, dont le salaire était payé par le bureau du Premier ministre, pour effectuer des activités à son profit alors qu'elle occupait un poste à l'Université Complutense de Madrid.

Gomez a nié toute infraction lors de sa comparution devant le juge Juan Carlos Peinado le 10 septembre.

Cependant, l'enquête prolongée a causé un embarras au Premier ministre de gauche et une pression sur sa coalition.

L'assistante de Gomez, Cristina Alvarez, et la personne qui l'a embauchée, également accusée, n'ont pas assisté à l'audience et étaient représentées par leurs avocats.

Le ministère public et la défense ont demandé le rejet de l'affaire, estimant que les accusés ne sont pas des fonctionnaires.

La décision du juge est attendue dans les prochains jours.

Dans une décision préliminaire publiée mercredi, Peinado a déclaré que l'enquête indique qu'Alvarez a clairement dépassé ses fonctions en tant qu'employée au bureau de Sánchez.

Il a ajouté que "l'amitié personnelle de Gomez" avec Alvarez était la raison de sa nomination.

Le juge enquête également pour savoir si Gomez a exploité sa position d'épouse de Sánchez à des fins personnelles, suite à des plaintes de groupes liés à l'extrême droite.

Le juge vise également deux politiciens éminents du Parti socialiste auquel appartient Sánchez ainsi que son frère cadet.

Mercredi, Sánchez a déclaré qu'il était confiant que "la vérité triomphera finalement" et que sa femme et son frère seront acquittés, dénonçant ce qu'il a qualifié de "fausses accusations" visant à déstabiliser son gouvernement.