Adnan Al-Sheikh Othman est l’un des noms brillants du monde de la calligraphie arabe, ayant réalisé des accomplissements internationaux remarquables dès sa jeunesse, grâce à sa passion pour l’art arabe authentique et ses compétences uniques.

La carrière d’Al-Sheikh Othman se caractérise par sa détermination à acquérir des connaissances de manière autodidacte et son dévouement à développer ses compétences artistiques et artisanales, ce qui fait de lui l’un des calligraphes les plus éminents de Syrie et du monde arabe.

Chaque œuvre qu’il crée est unique, passant par différentes phases allant de l’improvisation directe au dessin préalable. Parfois, il étudie soigneusement la composition, surtout pour les peintures artistiques, tandis que pour écrire des titres de journaux, il privilégie la rapidité.

Dans sa jeunesse, il était passionné par la langue arabe, composant de la poésie et des essais en prose, remportant les premières places durant ses années scolaires. À cette époque, il s’est intéressé à la jurisprudence islamique et à la récitation coranique, étudiant auprès des grands cheikhs de Homs et écoutant les grands récitateurs et chanteurs du Coran, influencé aussi par l’enseignement de son père dans cet art.

L’absence d’un maître direct a allongé sa période d’apprentissage, car il a dû tout expérimenter par lui-même.

Cependant, Al-Sheikh Othman a étudié attentivement les œuvres de grands calligraphes sans être leur apprenti ni les avoir rencontrés, tels que Muhammad Badawi Al-Derani, fondateur de l’école levantine, Abdul Hadi Zain Al-Abidin, et Hashim Muhammad Al-Baghdadi, dont le livre "Les règles de la calligraphie arabe" était la seule référence d’Al-Sheikh Othman dans ses débuts.

À 27 ans, il a participé au premier concours international de calligraphie arabe en Turquie, remportant un prix honorifique. Il a ensuite accumulé 13 prix internationaux, principalement des premières places, le dernier en 2007 lors d’un concours en Turquie où il a affronté 1000 calligraphes du monde entier, remportant des prix honorifiques en scripts Thuluth et Naskh.

Al-Sheikh Othman attribue l’excellence des calligraphes syriens à la nature bienveillante du peuple syrien, qui aime la beauté et la diversité et ne s’attache pas rigidement à une seule opinion, école ou maître, contrairement à leurs homologues en Irak et en Turquie. Il cite le calligraphe Muhammad Farouk Al-Haddad, sous la direction duquel il a étudié et qui a remporté 55 prix internationaux, principalement des premières places, une fierté non seulement pour la Syrie mais pour tous les Arabes.

Il estime que la calligraphie porte parfois à la fois les aspects d’artisanat et d’art, ou peut se limiter à un seul côté. La calligraphie arabe, selon lui, est un métier si on la considère comme tel, et un art si on la considère comme art. Les grands maîtres Muhammad Badawi Al-Derani et Abdul Hadi Zain Al-Abidin, ainsi que d’autres grands calligraphes, incarnent les deux aspects, étant à la fois artistes et artisans. Ils ont pris la calligraphie comme métier car elle apporte un bénéfice matériel. La question n’est pas cette classification, mais le fait qu’un calligraphe est un artiste où qu’il soit.

Il a conclu avec des vers qu’il a composés faisant référence à quelques illustres disparus de Syrie et à l’excellence des calligraphes syriens sur la scène internationale :

Les scripts Thuluth sont des jardins pour les yeux
Témoins agréables aux goûts d’élite
Badawi, Hashim et tous les grands
Ont versé des larmes pour les feuilles rieuses

Il est à noter que le calligraphe Sheikh Othman est né à Homs en 1959, a travaillé comme professeur d’arts de la calligraphie arabe à la Faculté des Beaux-Arts de l’Université de Damas, et est un modèle de calligraphe mondial qui allie authenticité et modernité, soulignant que l’éloquence de la main complète celle de la langue.