Londres, 10 octobre 2025 (WAL) - Des chercheurs de l'Institut Wellcome Sanger, en collaboration avec le King's College de Londres, ont proposé une nouvelle technique basée sur un "prélèvement buccal" pour détecter les mutations génétiques dans les tissus sains, marquant une avancée majeure vers la prévention précoce du cancer.

La technique, appelée NanoSeq, permet une analyse très précise des changements génétiques, permettant aux scientifiques de suivre les mutations somatiques qui apparaissent naturellement avec l'âge ou en raison de facteurs environnementaux tels que le tabagisme et la consommation d'alcool.

L'étude a analysé des échantillons de cellules buccales de plus de 1 000 participants, ainsi que des échantillons de sang. Les participants avaient entre 21 et 91 ans, comprenant des fumeurs, des non-fumeurs et des personnes consommant de l'alcool à différents niveaux.

Les chercheurs ont détecté plus de 340 000 mutations génétiques dans les cellules buccales, dont 62 000 mutations dans des gènes connus pour causer le cancer. Les résultats ont également montré des mutations dans 49 gènes conférant aux cellules un avantage de croissance, représentant potentiellement les premières étapes de la formation tumorale.

Les chercheurs ont indiqué que ces profils mutationnels pourraient être utilisés à l'avenir comme biomarqueurs mesurables pour estimer le risque de cancer, ouvrant la voie à des interventions préventives précises et à un moment optimal pour un traitement précoce.

L'étude a également révélé que les fumeurs présentaient plus de mutations dans le gène NOTCH1, lié à plusieurs maladies, tandis que des changements distinctifs de l'ADN ont été enregistrés chez les consommateurs réguliers d'alcool.

L'équipe de recherche a confirmé que la plupart des mutations génétiques découvertes dans les tissus sains étaient limitées en étendue et ne se sont pas multipliées avec le temps, soulignant l'importance de leur détection précoce pour éviter la transformation en tumeurs malignes.