Les Émirats arabes unis ont rapidement émergé comme un centre mondial des cryptomonnaies, tirant parti de leur position géostratégique, de leur flexibilité réglementaire et de cadres politiques avancés pour attirer investisseurs institutionnels et particuliers.

En 2025, Dubaï a consolidé sa position de leader dans l'adoption des actifs numériques, grâce à son système réglementaire double, ses incitations fiscales et des événements majeurs tels que la conférence TOKEN2049, renforçant le rôle des Émirats comme pont entre la finance traditionnelle et les innovations Web3.

Dubaï surpasse des centres traditionnels comme Singapour et le Royaume-Uni en matière d'incitations fiscales et de souplesse réglementaire.

Alors que Singapour propose un cadre avancé via l'Autorité monétaire de Singapour (MAS), elle ne bénéficie pas de l'environnement d'exonérations fiscales globales qui caractérise Dubaï. Le Royaume-Uni, malgré un environnement d'innovation solide sous la supervision de la Financial Conduct Authority (FCA), voit son attractivité diminuer en raison de réglementations strictes après 2026.

Cadre réglementaire

Le cadre réglementaire de Dubaï est la pierre angulaire de son succès dans le secteur des cryptomonnaies ; l'Autorité de régulation des actifs virtuels (VARA) et l'Autorité des services financiers de Dubaï (DFSA) au Centre financier international de Dubaï collaborent pour délivrer des licences aux fournisseurs de services d'actifs virtuels et encourager l'innovation via des environnements de test.

Au niveau fédéral, l'Autorité des valeurs mobilières et des matières premières et la Banque centrale des Émirats garantissent la conformité du secteur aux normes de lutte contre le blanchiment d'argent et la stabilité financière.

Innovation et conformité

Par exemple, VARA a lancé des programmes pilotes dans le domaine des jetons numériques, tandis que le Centre financier international de Dubaï a introduit en 2025 un environnement de test dédié aux actifs institutionnels tokenisés, créant un système à deux niveaux combinant innovation et respect des normes.

Les incitations fiscales renforcent l'attrait de Dubaï, la plupart des transactions d'actifs virtuels étant exemptées de TVA en 2024, ainsi que l'exonération totale de l'impôt sur le revenu pour les particuliers et les entreprises dans les zones franches telles que le Dubai Multi Commodities Centre (DMCC) et l'Oasis des actifs numériques de Ras Al Khaimah (RAK DAO).

Grâce à sa position au carrefour de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, les Émirats sont devenus un centre naturel des flux mondiaux de cryptomonnaies.

La conférence TOKEN2049 Dubaï 2025 a attiré plus de 15 000 participants de plus de 160 pays, mettant en lumière des solutions d'infrastructure telles que les technologies de couche deux et les réseaux d'infrastructure physique décentralisée (DePIN), avec un accent sur les stablecoins comme pilier clé des paiements transfrontaliers et de l'intégration de la finance décentralisée.

Paiements numériques

Un moment fort de la conférence a été l'investissement du fonds MGX d'environ 2 milliards de dollars dans la plateforme Binance en utilisant le stablecoin USD1, reflétant la confiance des grandes institutions dans l'écosystème des actifs numériques des Émirats.

L'adoption institutionnelle des cryptomonnaies s'accélère, les Émirats figurant parmi les plus élevés au monde en taux de possession individuelle de cryptomonnaies avec 30,4 %, soit environ 3 millions d'utilisateurs d'ici 2025.

Cette adoption est portée par des usages concrets, notamment l'acceptation par Gulf Craft des paiements de yachts de luxe en USDT et USDC, ainsi que l'adoption par Emirates Airlines des billets payés en cryptomonnaies. Les Émirats attirent des investissements records dans l'infrastructure Web3, les startups ayant levé 7,7 milliards de dollars lors de 603 transactions au premier trimestre 2025, dont 2,5 milliards pour des projets d'infrastructure.

Parmi les exemples notables figurent Chorus One via le projet TON Pool, et Phantom qui a levé 150 millions de dollars pour développer des portefeuilles blockchain.

Le fonds MGX injecte entre 8 et 10 milliards de dollars par an dans des projets d'IA et de Web3, dans le cadre d'une stratégie nationale visant 100 milliards de dollars d'investissements en intelligence artificielle.