Gaza (Territoires palestiniens) (AFP) - Lundi, le Hamas a remis tous les vingt otages vivants encore détenus dans la bande de Gaza alors que le président américain Donald Trump est arrivé en Israël, où il prononcera un discours à la Knesset avant un sommet à Charm el-Cheikh consacré à Gaza.

Le Croissant-Rouge a reçu un deuxième groupe de 13 otages après en avoir reçu un premier groupe de sept le matin, selon l'armée israélienne.

Des acclamations ont éclaté parmi les foules rassemblées sur la place des otages à Tel Aviv lors de l'annonce de la libération des otages.

Roni Edri, un enseignant de 54 ans, a déclaré à l'AFP : « Nous attendions ce moment, mais nous ressentons toujours de la tristesse pour ceux qui ne reviendront pas et pour les près de deux mille morts de la guerre. Deux ans de folie prennent fin. Mais c'est une belle journée que nous attendons depuis deux ans. »

Depuis la nuit dernière, des foules occupent la place des otages à Tel Aviv, où de grands écrans ont été installés et des photos des otages ont été affichées pour suivre les opérations de libération.

L'émotion a submergé les personnes rassemblées sur la place, tandis que le Forum des familles des otages a affirmé que « la lutte n'est pas terminée » après la libération des sept premiers.

Dans la première phase du plan de cessez-le-feu du président américain à Gaza, le retour des otages en Israël coïncide avec la libération par l'État hébreu de 250 détenus palestiniens « sécuritaires » et de 1 700 autres arrêtés à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Dimanche soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au quatrième jour du cessez-le-feu, a déclaré que le retour des otages constituait « un événement historique » mêlant « tristesse » et « joie ».

Les autorités israéliennes ont indiqué que tous les corps des otages décédés ne seraient peut-être pas remis lundi. La porte-parole de Netanyahu, Shosh Badressian, a confirmé que dans ce cas, « un organisme international convenu dans le cadre du plan aidera à localiser les otages (décédés) s'ils ne sont pas retrouvés et remis ».

« La guerre est finie »

Des sources informées ont déclaré que le Hamas continue d'exiger la libération de hauts dirigeants palestiniens détenus par Israël.

En revanche, Israël a confirmé que les détenus palestiniens transférés dans deux prisons spécifiques ne seront libérés qu'après confirmation de l'identité des otages de retour.

Le président Trump est arrivé à la Knesset israélienne lundi pour prononcer un discours après que son avion a atterri à l'aéroport Ben Gourion près de Tel Aviv.

Trump a écrit dans le livre d'honneur du parlement, debout aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu : « C'est un grand honneur pour moi, c'est un grand jour, une journée merveilleuse. Un nouveau départ. »

Il rencontrera plus tard les familles des otages.

Trump a déclaré aux journalistes en quittant les États-Unis : « La guerre est finie, d'accord ? Vous comprenez ça ? », exprimant sa confiance que le cessez-le-feu « tiendra ».

Netanyahu a déclaré qu'Israël avait réalisé « d'énormes victoires, des victoires qui ont stupéfié le monde. Mais la bataille n'est pas terminée. »

Sommet de Charm el-Cheikh

Après sa brève visite en Israël, Trump se rendra à Charm el-Cheikh en Égypte pour coprésider un sommet pour la « paix » à Gaza avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général des Nations unies António Guterres.

À son arrivée à Charm el-Cheikh, le président français Emmanuel Macron a salué le début par le Hamas de la libération des otages israéliens vivants, déclarant que « la paix est devenue possible pour Israël, Gaza et la région ».

La gouvernance de la bande de Gaza, dévastée par la guerre qui dure depuis deux ans, sera l'un des principaux sujets du sommet.

Macron a confirmé que la France aura un « rôle spécial » dans la gouvernance future de Gaza aux côtés de l'Autorité palestinienne, précisant que le président palestinien Mahmoud Abbas participera au sommet de Charm el-Cheikh.

Les pays qui ont facilité le cessez-le-feu signeront un document garantissant sa mise en œuvre, selon une source diplomatique ayant parlé à l'AFP sous couvert d'anonymat. Les signataires seront les parties garantes : les États-Unis, l'Égypte, le Qatar et peut-être la Turquie, après que le ministère égyptien des Affaires étrangères a indiqué plus tôt qu'un document mettant fin à la guerre à Gaza sera signé lors du sommet coprésidé par les États-Unis et l'Égypte.

Aucun responsable israélien ni du Hamas ne participera au sommet. L'Iran, grand soutien du Hamas, a été invité mais ne participera pas.

Selon le plan de Trump, Israël retirera progressivement ses forces des villes de Gaza, qui seront remplacées par une force multinationale comprenant des troupes d'Égypte, du Qatar, de Turquie et des Émirats arabes unis, coordonnée par un centre de commandement sous supervision américaine en Israël. Le Hamas sera exclu du gouvernement du territoire et désarmé.

Le gouvernement sera confié selon le plan américain à un « comité palestinien technocratique et non politique » placé « sous la supervision et le contrôle d'une nouvelle autorité de transition internationale » présidée par Trump.