Des déplacés palestiniens fuient la ville de Gaza vers les zones du sud de la bande (AFP)

Toutes les propositions visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza et à libérer les prisonniers israéliens tournent en rond, car elles se heurtent à un seul obstacle : la demande d'Israël que le "Hamas" abandonne son contrôle sécuritaire et politique sur la bande et la quitte dans le cadre de tout accord, tandis que le mouvement insiste pour lier la libération de tous les Israéliens à une fin définitive de la guerre.

Sur cette base, le Hamas a accueilli favorablement les propos du président américain Donald Trump, mercredi, qui a appelé le mouvement à libérer immédiatement les vingt prisonniers israéliens afin que "les choses changent rapidement et que la guerre se termine", qui approche de sa deuxième année. Le mouvement a exprimé sa volonté d'une "transaction globale".

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a considéré la réponse du mouvement comme "une autre manœuvre sans nouveauté", réaffirmant que la guerre ne se terminera qu'avec la libération de tous les prisonniers israéliens, le désarmement du Hamas, l'imposition du contrôle sécuritaire israélien sur la bande et la création d'une administration civile alternative.

Dans ce contexte, Israël se prépare à lancer l'opération "Véhicules de Gideon-2" pour occuper la ville de Gaza et pousser un million de personnes à fuir vers le sud. Ainsi, l'objectif de la guerre dépasse la libération des prisonniers israéliens pour réoccuper toute la bande, sans conséquences juridiques pour le gouvernement israélien, car il parle de "contrôle" et non d'"occupation", une manipulation linguistique qui l'exempte de ses devoirs envers deux millions de Palestiniens.

Les plus conscients des objectifs de Netanyahu sont les familles des prisonniers israéliens, qui appellent explicitement Trump à faire pression sur le Premier ministre israélien pour accepter un accord partiel ou global pour récupérer les prisonniers, car ils savent que l'élargissement de la guerre met en danger la vie des vingt prisonniers. Alors que les appels à un accord de cessez-le-feu s'intensifient, Netanyahu accuse les familles des prisonniers d'inciter à son assassinat.

Ce qui aggrave le dilemme, c'est la contradiction dans les déclarations mêmes de Trump, certaines encourageant Netanyahu à réoccuper Gaza, tandis que d'autres laissent la place à un accord global pour mettre fin à la guerre. Depuis début août, l'envoyé spécial américain Steve Witkoff a informé les familles des prisonniers israéliens que Trump souhaite un accord permettant la libération simultanée de tous les prisonniers, ce qui correspond à ce que le président américain a écrit mercredi sur la plateforme "Truth Social".

La question maintenant, comme hier et comme demain, est : Trump est-il prêt à pousser pour un accord global qui ne vise pas seulement à arrêter la guerre à Gaza, mais aussi à épargner à Israël la vague de reconnaissances prévues de l'État de Palestine en septembre ?

Quant à l'acquiescement de Netanyahu à la réoccupation de Gaza et à la mise devant le choix d'un déplacement volontaire ou de mourir de faim de ses habitants, et à l'ignorance des nouvelles cartes tracées par le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich pour la Cisjordanie, cela marquera le début de la redéfinition des cartes pour tout le Moyen-Orient, dans un contexte d'instabilité et de guerres éternelles.