Les récents développements à Gaza marquent une étape cruciale dans l'histoire de la région, longtemps marquée par des événements douloureux. Il est temps de reconnaître que le président américain Donald Trump mérite des éloges pour ses efforts audacieux et déterminés en vue de la médiation pour la paix à Gaza. C'est la vérité, même si les pessimistes se moquent ou les sceptiques s'irritent.

Les deux dernières années ont vu d'innombrables initiatives pour instaurer la paix à Gaza, toutes ayant échoué. Aujourd'hui, le président américain dirige personnellement l'initiative actuelle en tant que président du Conseil de la paix nouvellement formé. Il ne s'agit pas simplement d'une autre initiative diplomatique au nom accrocheur, mais d'une initiative sérieuse avec des enjeux élevés, capable d'inverser la trajectoire de destruction subie par la bande de Gaza et le peuple palestinien si elle est soutenue et maintenue.

Ce plan est-il parfait ? Au contraire. Est-il susceptible d'échouer ? Il y a une forte probabilité en raison des nombreux facteurs pouvant l'entraver. En réalité, la route reste semée d'embûches, notamment avec un gouvernement israélien extrémiste prompt à appuyer sur la gâchette, ainsi que l'histoire inquiétante du Hamas. Cependant, la perfection n'est pas un critère de progrès, et il serait insensé d'espérer des résultats différents en utilisant les mêmes mécanismes que ceux adoptés par l'ONU sans succès. Je m'adresse à vous avec ces mots, espérant de tout cœur que la réalité soit différente. Malheureusement, la réalité ressemble au proverbe arabe "Traite-moi avec ce qui a causé la maladie".

En d'autres termes, il s'agit de se tourner vers l'Amérique, surtout que le président Trump est connu pour conclure des accords, que Washington a la capacité d'influencer Israël et bénéficie de sa confiance, et que toutes les autres initiatives ont échoué jusqu'à présent.

Je crois qu'avoir un plan, malgré ses défauts, est préférable à laisser les tueries se poursuivre faute d'un tel plan. Il est impossible de satisfaire toutes les parties, et l'échec est assuré si nous essayons.

Des réactions diverses ont émergé même au sein du même camp politique et continueront. En Israël, certains voient l'initiative comme une bouée de sauvetage pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu et une opportunité de revenir sur une position tenue longtemps, tandis que d'autres estiment qu'elle profite injustement au Hamas après que son refus de se rendre a coûté des milliers de vies innocentes et la quasi-destruction de Gaza.

Le sentiment est amer du côté palestinien pour des raisons évidentes, car ces efforts semblent insuffisants et sont arrivés trop tard pour beaucoup. Après la perte de dizaines de milliers de vies, la famine généralisée et ce qu'une agence de l'ONU a décrit aujourd'hui comme un génocide commis par Israël, la blessure des Palestiniens s'est approfondie et leur confiance affaiblie. Pourtant, le Hamas considère cette étape comme une victoire et une preuve de son refus de se rendre, ignorant les lourdes pertes humaines causées par son entêtement.

Ces discussions sont importantes, mais elles ne doivent pas nous distraire du fait que le président Trump ne fait pas que des promesses, il s'y engage pleinement en tant que chef de l'initiative de paix. Cela est vraiment important car cela fait pression sur toutes les parties pour qu'elles respectent leurs engagements, y compris Israël, et limite la capacité de Netanyahu à esquiver la responsabilité sous prétexte de préoccupations sécuritaires.

Les pays arabes et islamiques ont soutenu cette initiative qui sert leurs intérêts, et leur soutien est nécessaire et sage tant sur le plan moral que stratégique. Cependant, nous ne pouvons pas précipiter les choses et célébrer ; la guerre n'est pas terminée, la souffrance non plus, et nous sommes loin de la paix.

Cette initiative découle d'intentions sincères et sérieuses pour instaurer la paix, et la considérer autrement serait injuste envers la cause. Nous savons qu'elle est encore nouvelle et fragile, mais elle a besoin de notre soutien total, en paroles et en actes. Par conséquent, il faut garantir un flux fluide d'aide humanitaire, et que la nourriture, les services d'hébergement et les fournitures médicales atteignent ceux qui en ont besoin avant que la crise ne s'aggrave avec l'arrivée de l'hiver.

Ce n'est pas le moment de se vanter sur la scène politique ou d'imposer des normes idéologiques absolues, mais un temps pour agir en fonction de la réalité, faire preuve de compassion et trancher rapidement.

Si nous voulons éviter que les incidents de Gaza ne se répètent, nous devons immédiatement entamer des discussions sur la solution à deux États. Je dis immédiatement, pas finalement. Je dis immédiatement, pas "au bon moment", car c'est la seule manière logique et juste que je vois pour éviter d'autres atrocités à l'avenir.

Peut-être que les atrocités du 7 octobre et le génocide commis par Israël depuis cette date servent de signal d'alarme sur l'incapacité de la région à supporter un autre cycle de représailles et de victimes. La communauté internationale doit faire pression pour établir une solution juste, réalisable et applicable garantissant la sécurité du peuple israélien, protégeant le peuple palestinien et sa dignité, et reconnaissant son État.

Le plan élaboré par Trump n'est peut-être pas parfait, mais c'est un premier pas vers la paix dans une région où les premiers pas sont rarement faits et où les espoirs sont souvent éphémères. Par conséquent, cette initiative mérite d'être saluée. La question demeure : Israël et le Hamas vont-ils gâcher cette opportunité comme ils l'ont fait à plusieurs reprises auparavant, ou s'engageront-ils ensemble à permettre sa mise en œuvre ?

Espérons qu'ils prendront leur décision avec sagesse pour le bien de Gaza et de l'avenir de toute la région.