Si la séance du Conseil des ministres prévue demain représente la ligne de démarcation entre apaisement et tension, l'invitation adressée par le Secrétariat général du Conseil des ministres pour tenir cette séance vendredi après-midi a suscité des confusions qui ont failli provoquer des problèmes, notamment parce que cette invitation limitait la séance à un seul point à l'ordre du jour : « Présentation et discussion du plan d'application pour le recensement des armes confié à l'armée ».

Selon les informations, le « duo » a interprété cette invitation à une séance avec un seul point lié au désarmement comme une provocation directe à leur égard et une défiance dans leur opposition à cette décision. Leur réaction immédiate a été de confirmer leur boycott de la séance et l'absence des ministres chiites.

Suite à cela, des interventions présidentielles intensives ont cherché à trouver une issue visant non seulement à confirmer la participation des ministres du duo à cette séance, mais aussi à sauver le gouvernement et à empêcher l'élargissement des fissures apparues après les deux décisions. La crainte grandit que si les choses continuent sur cette voie négative, le duo puisse adopter des positions allant au-delà du boycott de la décision de désarmement, voire suspendre leur participation au gouvernement ou démissionner.

Les sources indiquent que, bien qu'il y ait une conviction ferme parmi les différentes parties que le gouvernement s'est fissuré après les deux décisions et qu'il n'est plus possible de réparer cette fissure, il existe néanmoins un désir au niveau officiel de ne pas laisser les choses déraper davantage, afin de préserver ce qui existe, du moins pour la phase actuelle. Sur cette base, des contacts de haut niveau se sont déplacés directement et indirectement vers le « duo », cherchant à promouvoir une solution garantissant que les ministres chiites ne boycottent pas la séance de vendredi en élargissant l'ordre du jour et en ajoutant plusieurs points. Cela s'est effectivement produit avec l'annexe qui a suivi l'invitation hier, comprenant quatre nouveaux points à l'ordre du jour de la séance.

Alors que le « duo » a confirmé qu'il ne boycotte pas le gouvernement et que sa position d'opposition se limite aux deux décisions sur le désarmement et l'approbation du document américain, des sources proches de leur position ont déclaré à « Al Joumhouria » que « l'ajout de points supplémentaires à l'ordre du jour pourrait favoriser la participation des ministres chiites à la séance, mais leur présence serait limitée uniquement à la discussion et à l'approbation des points ajoutés. Quant à la discussion sur la décision de désarmement, ils se retireront de la séance dès qu'elle sera soulevée, considérant qu'ils ne sont pas concernés et estimant que la porte est toujours ouverte au gouvernement pour corriger l'erreur commise. »