Un récent rapport de l’ONU a confirmé que la Turquie a fourni à l’armée soudanaise des armes nouvelles et modernes, ravivant les inquiétudes concernant les violations de l’embargo international sur les armes et les contrôles d’exportation faibles appliqués par Ankara.
Le rapport, publié par un groupe d’experts de l’ONU, indique que les armes fabriquées par des entreprises turques alimentent le conflit au Soudan, en cours depuis avril 2023.
Présenté au Conseil de sécurité de l’ONU en juillet, le rapport a mis en lumière plusieurs cas où des armes d’origine turque ont été récupérées auprès de groupes armés et de milices. Parmi les armes saisies figuraient des fusils BRG Savunma BRG-55 et des fusils HUSAN Arms MKA 556, tous deux fabriqués en Turquie et trouvés entre les mains de l’armée soudanaise et de groupes affiliés.
Des fusils produits par UTAS Defense, une autre marque turque, ont également été repérés entre les mains d’acteurs armés malgré l’embargo.
Le rapport a laissé entendre que le gouvernement d’Ankara a approuvé la fourniture d’armes à l’armée et aux milices, en se basant sur la loi turque qui exige une approbation préalable des Forces armées turques, de la Présidence des industries de défense et du ministère des Affaires étrangères pour l’exportation de matériel de défense à l’étranger, que ce soit par des entreprises privées ou publiques.
L’apparition de fusils fabriqués en Turquie en Afrique, selon le rapport de l’ONU, indique que bien que des licences d’exportation aient été accordées pour les vendre à des pays tiers, les cargaisons ont ensuite été détournées vers des zones de conflit.
Le rapport de l’ONU a souligné des lacunes dans le contrôle des exportations turques, insistant sur le risque de détournement vers des zones sous sanctions. Les enquêteurs de l’ONU ont confirmé que la présence de fusils turcs récemment fabriqués, aux côtés d’autres armes étrangères, révèle des insuffisances dans l’application internationale de l’embargo imposé au Soudan.
Une des entreprises identifiées dans le rapport est BRG Savunma, enregistrée officiellement sous le nom de Burgu Savunma Teknolojileri ve Havacılık A.Ş. à Istanbul, appartenant à l’homme d’affaires Fatih Dogru. Le fabricant a été fondé en mars 2021 sous le nom de Burgu Metal Sanayi ve Ticaret Ltd. Şti.
BRG Savunma, qui produit les fusils BRG-55 retrouvés au Soudan, a été interdite à deux reprises de participer aux appels d’offres des Forces armées turques — une fois pour six mois en mai et une autre fois pour deux ans en juin — en raison de violations contractuelles.
Une autre entreprise, HUSAN Arms, fabrique les fusils MKA 556 identifiés par les enquêteurs de l’ONU. L’entreprise est basée dans la province de Konya, en Turquie, opérant sous le nom de Husan Metal Teknolojileri Sanayi ve Ticaret A.Ş.
La troisième entreprise turque mentionnée dans le rapport est UTAS Defense, enregistrée officiellement sous le nom de UTAS Savunma Sanayi ve Ticaret, basée dans la province d’Antalya, dirigée par Sezgin Koysurin et Mehmet Serkan Koysurin. Elle produit des fusils de calibre 5,56×45 mm, dont certains ont été trouvés entre les mains de milices affiliées à l’armée soudanaise.
Le comité de l’ONU a renouvelé son avertissement selon lequel la circulation de ces armes exacerbe la violence au Soudan, qui dure depuis environ trois ans et demi, l’armée et les milices affiliées étant impliquées dans de graves violations des droits de l’homme, des déplacements forcés et des attaques systématiques contre les civils.
L’industrie de la défense turque a connu une expansion rapide de ses exportations à travers l’Afrique et le Moyen-Orient ces dernières années, renforçant l’influence géopolitique d’Ankara. Cependant, la découverte d’armes fabriquées en Turquie au Soudan du Sud soulève des questions urgentes sur la surveillance, la responsabilité et le respect de l’embargo international sur les armes.
Le comité de l’ONU a exhorté la Turquie, ainsi que d’autres pays dont les armes ont été retracées jusqu’au Soudan, à renforcer les certificats d’utilisateur final et à appliquer des contrôles d’exportation plus stricts pour empêcher la réorientation.
Par ailleurs, le rapport a averti que le Soudan du Sud connaît également une augmentation des flux d’armes turques, soulignant que sans mesures décisives, le Sud est exposé à un risque accru d’instabilité, les armes importées continuant à alimenter les cycles de violence.
Des armes turques ont été trouvées entre les mains de combattants dans le conflit en cours au Soudan du Sud. Le comité a noté que de nombreuses armes saisies sont de production récente, excluant la possibilité qu’elles proviennent de stocks anciens.
Il a également suggéré que ces armes sont probablement entrées au Soudan du Sud via des chaînes d’approvisionnement illicites, renforçant les groupes armés non étatiques et sapant les accords de paix fragiles.
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