Batn al-Hawa est un quartier de la ville de Silwan à Jérusalem, situé à environ 400 mètres de la mosquée Al-Aqsa, habité par environ 10 000 Palestiniens. Des groupes de colons israéliens contrôlent une grande partie des terres et propriétés du quartier, renforçant ainsi leur emprise autour d'Al-Aqsa et formant un foyer de colonisation relié aux colonies de Ras al-Amud à l'est et au quartier de Wadi Hilweh à l'ouest.

Localisation

Batn al-Hawa se trouve dans le quartier central de Silwan, sur le flanc du Mont des Oliviers, dans le coin sud-est de Jérusalem. La distance entre ce quartier et la mosquée Al-Aqsa ne dépasse pas 400 mètres.

Le quartier est entouré par les colonies de Ras al-Amud à l'est et le quartier de Wadi Hilweh à l'ouest. L'occupation israélienne a saisi une grande partie des terres et propriétés du quartier, les transformant en un important avant-poste de colonisation, élargissant ainsi le cercle des colonies autour de la mosquée Al-Aqsa.

Le quartier fait partie du tissu urbain de Silwan, aux côtés d'autres quartiers tels que Wadi Hilweh, Wadi al-Rababa, Al-Bustan et Ras al-Amud.

Silwan historique s'étend sur environ 5 640 dunams (un dunam équivaut à 1 000 mètres carrés) et comprend des vestiges archéologiques de plusieurs civilisations, notamment grecque, cananéenne et omeyyade.

Le quartier bénéficie d'un climat méditerranéen caractérisé par des étés chauds et des hivers doux et pluvieux, avec une température annuelle moyenne d'environ 17 degrés Celsius.

Population

À la fin de 2022, environ 10 000 Palestiniens vivaient à Batn al-Hawa. Depuis 2015, des associations de colons utilisent les tribunaux israéliens pour expulser environ 87 familles de Jérusalem de leurs maisons construites sur plus de 5 dunams du quartier.

Selon les estimations du comité local du quartier, environ 37 familles ont été forcées de quitter leurs maisons sous la pression de l'occupation entre début 2017 et mi-2018.

Expulsions et déplacements

Depuis 2015, les tribunaux israéliens ont émis des ordres d'expulsion contre les résidents de Batn al-Hawa, fondés sur les revendications de l'association israélienne "Ateret Cohanim" concernant la propriété de 5 dunams et 200 mètres carrés du quartier.

Malgré la résistance des Jérusalémites et plusieurs appels, la cour centrale a rejeté plusieurs objections, y compris les appels des familles Shweiki, Odeh et Rajabi en juin 2025.

Le tribunal israélien a pris des décisions d'expulsion en l'absence des familles et de leurs avocats, les déclarant définitives et non susceptibles d'appel, suscitant l'inquiétude des habitants, en particulier ceux confrontés à des situations juridiques similaires dont les dossiers sont encore en attente.

Le poste avancé "Beit Yonatan" fut le premier avant-poste de colonisation à Batn al-Hawa ; en 2004, les colons ont achevé la construction d'un immeuble résidentiel au cœur du quartier et s'y sont installés.

Depuis lors, le rythme de la colonisation s'est intensifié, le nombre d'avant-postes passant de 6 fin 2014 à environ 12 fin 2022, au détriment de plus de 20 familles palestiniennes qui ont perdu leurs maisons entre 2014 et 2016 seulement.

L'association "Ateret Cohanim" a transformé certaines propriétés saisies en centres de colonisation pour accroître la présence juive autour de la mosquée Al-Aqsa. En 2017, elle a ouvert un "centre patrimonial" dans la propriété confisquée de la famille Abu Nab, qu'elle a nommé "Beit Al-Asal", affirmant qu'il s'agissait d'une synagogue pour les Juifs du Yémen à la fin du XIXe siècle.

En 2024, les colons ont saisi environ deux dunams et demi de terres du quartier, prétendant qu'il s'agissait de "biens waqf des Juifs du Yémen", malgré les documents officiels prouvant la propriété des familles Abu Diab, Rajabi et Saludi.

Les Nations Unies considèrent les pratiques d'occupation israéliennes à l'encontre des Jérusalémites comme une violation du droit international, qui interdit l'expulsion des habitants, l'application de lois discriminatoires ou l'imposition de lois d'occupation sur les territoires occupés.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés a révélé que les forces d'occupation ont démoli environ 219 bâtiments à Jérusalem-Est en 2024, provoquant le déplacement de 582 Palestiniens.

Association Ateret Cohanim

Fondée en 1978 sous la supervision des dirigeants du courant sioniste religieux, cette association israélienne vise à renforcer la colonisation juive à Jérusalem, notamment dans la vieille ville et ses environs.

"Ateret Cohanim" est devenue un bras principal de judaïsation de Jérusalem aux côtés d'autres associations israéliennes telles que "Elad", bénéficiant d'un large soutien gouvernemental israélien qui a renforcé son influence et ses projets immobiliers dans les quartiers palestiniens.

L'association prétend qu'une grande partie de Batn al-Hawa a été mise à disposition depuis 1881 pour accueillir des Juifs venus du Yémen à Jérusalem, utilisant cette revendication comme prétexte légal pour imposer son contrôle sur le quartier.

Elle fonde son argumentation sur la "Loi sur les biens des absents" adoptée par Israël en 1970, qui donne aux Juifs le droit de réclamer ce qu'ils prétendent être leurs propriétés à Jérusalem-Est avant la Nakba de 1948, tandis que les Palestiniens sont privés d'un droit similaire pour récupérer leurs biens occupés.

En 2002, la cour centrale israélienne a reconnu la propriété de l'association "Ateret Cohanim" sur plus de 5 dunams à Batn al-Hawa, déclenchant une série de procédures judiciaires visant à expulser les Jérusalémites de leurs maisons et terres pour y installer des Juifs.