Les données finales d'une enquête de Standard & Poor's Global ont montré que le secteur manufacturier indien s'est développé à son rythme le plus rapide depuis plus de 17 ans, porté par une forte croissance des commandes et de la production, ainsi que par des conditions de demande robustes.

L'indice des directeurs d'achat (PMI) manufacturier de HSBC est passé à 59,3 points en août, contre 59,1 en juillet.

Une lecture supérieure à 50 indique une croissance du secteur, bien que le chiffre le plus récent soit légèrement inférieur à l'estimation initiale de 59,8.

Les volumes de production ont augmenté à leur rythme le plus rapide depuis près de cinq ans, lié à une meilleure adéquation entre l'offre et la demande.

Les nouvelles commandes ont augmenté presque autant qu'en juillet, qui était le plus rapide en 57 mois, soutenues par un rebond de la demande et une publicité positive.

Brangul Bhandari, économiste en chef chez HSBC, a déclaré : « Le PMI manufacturier a atteint un nouveau record en août, grâce à une expansion rapide de la production. L'augmentation des droits de douane américains à 50 % a contribué à ralentir la croissance des nouvelles commandes à l'exportation, les acheteurs américains retenant leurs commandes en raison de l'incertitude liée aux droits. »

D'autre part, la croissance de la demande intérieure est restée forte, contribuant à atténuer l'impact des droits de douane sur l'économie. L'indice de production a augmenté à son rythme le plus rapide depuis fin 2020, avec un meilleur équilibre entre l'offre et la demande, et les nouvelles commandes ont continué à croître rapidement, maintenant les niveaux de juillet, soutenues par une forte demande et des campagnes publicitaires réussies.

Par ailleurs, les nouvelles commandes à l'exportation ont augmenté à un rythme plus lent, enregistrant la plus faible expansion en cinq mois, mais elles sont restées fortes par rapport aux normes historiques, avec de nouvelles affaires sécurisées auprès de clients en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et aux États-Unis.

Les entreprises ont continué d'augmenter leur main-d'œuvre pour le 18e mois consécutif, bien que le rythme des embauches ait ralenti à son niveau le plus faible depuis novembre 2024, l'emploi restant fort par rapport aux tendances à long terme.

Les pressions inflationnistes ont augmenté avec la hausse des prix des intrants et des produits finis, atteignant leur plus haut niveau en trois mois. Malgré une légère hausse continue des coûts des intrants, les entreprises ont profité de la forte demande pour répercuter les coûts sur les clients et ont renforcé leur activité d'achat au rythme le plus rapide depuis 16 mois afin de reconstituer les niveaux de stocks.

La confiance des fabricants s'est améliorée en août, se remettant d'un plus bas de trois ans en juillet, soutenue par une forte demande malgré les impacts persistants des droits de douane américains sur les prévisions de croissance.

Cependant, la croissance économique supérieure de l'Inde ne s'est pas traduite par des gains sur les marchés boursiers ; la faiblesse du pouvoir de fixation des prix et les droits de douane américains ont pesé sur les bénéfices des entreprises, réduisant l'attrait des investissements étrangers.

Le PIB de l'Inde a connu une croissance plus rapide que prévu de 7,8 % au deuxième trimestre, mais la "croissance nominale", reflétant la production aux prix du marché actuels, a ralenti à 8,8 % contre 10,8 % au trimestre précédent, indiquant un ralentissement de l'inflation.

Les bénéfices des entreprises ont suivi une tendance similaire, la croissance des revenus des 3 000 plus grandes entreprises cotées en Inde tombant à un plus bas en sept trimestres de 3,4 % en glissement annuel, contre 5,1 % au trimestre précédent et 6,8 % l'année dernière, selon les recherches de la banque ICICI à Mumbai.

Sat Duhra, gestionnaire de portefeuille chez Janus Henderson Investors, a déclaré : « Les perspectives des bénéfices fondamentaux des entreprises sont faibles, et nous maintiendrons une faible concentration d'investissement dans les prochains trimestres. La hausse des droits de douane américains est un obstacle à la croissance que l'Inde ne peut actuellement pas se permettre. »