Le mouvement "Génération Z-212" a publié jeudi un document complet exposant ses revendications qui constituent la base de son mouvement de jeunesse en cours depuis le 27 septembre dans plusieurs villes marocaines.

Dans ce document intitulé "Dossier revendicatif pour la jeunesse marocaine : pour l'activation du contrat constitutionnel et la réalisation des ambitions du nouveau modèle de développement", le mouvement affirme que ces revendications représentent "une feuille de route pratique pour activer les droits garantis par la constitution et traiter les crises structurelles affectant la vie des jeunes Marocains", soulignant qu'il ne s'agit pas d'une liste de souhaits mais de solutions réalistes pour construire un État de bien-être et d'égalité des chances.

Le document s'appuie sur l'article 31 de la constitution qui garantit "le droit aux soins et à la santé", appelant à une réforme globale du secteur de la santé par la mise en œuvre immédiate des recommandations de la Cour des comptes et l'établissement d'un modèle transparent basé sur la performance et la responsabilité.

Il appelle également à un plan urgent pour qualifier le capital humain en santé par la formation, l'emploi et la rétention des cadres, en offrant des incitations pour travailler dans les zones éloignées, en augmentant le budget de la santé aux niveaux recommandés internationalement, en orientant les dépenses vers les soins primaires et la modernisation des hôpitaux, ainsi qu'à l'élaboration d'un plan national de santé mentale.

Le mouvement a également demandé une révision urgente de la tarification nationale de référence des services médicaux pour réduire les dépenses directes des citoyens de 50 % à 25 %, "afin que l'assurance maladie ne reste pas purement formelle", selon leurs termes.

Dans le domaine de l'éducation, "Génération Z" a appelé à la mise en œuvre complète de la loi-cadre 51.17 via une feuille de route entièrement financée et datée, passant des "projets pilotes limités à une réforme globale et systématique".

Ils ont également demandé une révision radicale des programmes scolaires pour renforcer la pensée critique, les compétences numériques et l'éducation à la citoyenneté, et pour autonomiser le corps enseignant par un investissement dans la formation continue et l'amélioration des conditions matérielles et sociales.

En ce qui concerne l'enseignement supérieur, ils ont appelé à une charte nationale complète et stable pour la réforme universitaire basée sur un dialogue réel impliquant professeurs, étudiants et experts afin de mettre fin à ce qu'ils ont qualifié de "changements répétés et non étudiés".

Sur le plan économique, le mouvement a appelé à une réorientation stratégique de l'économie nationale vers des secteurs à forte valeur ajoutée tels que la technologie, l'économie verte et les industries avancées, par des investissements ciblés et des incitations fiscales, tout en supprimant les obstacles bureaucratiques aux startups.

Ils ont proposé l'adoption d'une loi pour soutenir l'entrepreneuriat des jeunes garantissant l'accès au financement initial, au mentorat et à l'accompagnement, ainsi qu'une réforme globale du marché du travail axée sur la protection des jeunes, l'encouragement à l'emploi formel et l'adaptation des programmes de formation aux besoins de l'économie moderne.

Le mouvement a également exigé l'activation immédiate des recommandations et décisions du gouvernement et de la justice ; dans ce contexte, ils ont appelé à "la transparence des marchés publics : la mise en place d'un système entièrement numérique et transparent qui ferme toutes les portes du favoritisme et du clientélisme, un domaine considéré comme l'un des principaux foyers de corruption."

Le document a consacré une place importante à la transparence et à la lutte contre la corruption, appelant à :

    • Renforcer les organes de contrôle en garantissant l'indépendance politique et financière totale de l'Autorité nationale de l'intégrité et de la Cour des comptes.
    • Numériser entièrement les marchés publics pour fermer les portes du clientélisme et du favoritisme.
    • Renforcer l'indépendance de la justice dans les grandes affaires de corruption et activer les mécanismes de reddition de comptes internes.
    • Étendre le système de déclaration obligatoire des biens à tous les hauts responsables, avec publication des synthèses au public.
    • Adopter immédiatement la loi sur l'enrichissement illicite et la placer en tête de l'agenda législatif, considérant son absence comme "la plus grande faille du système de lutte contre la corruption".

Le document s'est conclu par un quatrième chapitre intitulé "Activation de la responsabilité politique comme condition nécessaire pour une transition vers un Maroc meilleur", dans lequel le mouvement a demandé la démission du gouvernement actuel, considérant cette demande "non pas un slogan populiste, mais une conséquence logique de l'activation de la constitution."

"Génération Z" a déclaré que le gouvernement "a échoué à remplir ses obligations constitutionnelles stipulées à l'article 31, à traduire la vision royale en politiques publiques efficaces, et à atteindre les objectifs du nouveau modèle de développement."

Ils ont ajouté que les rapports de la Cour des comptes, de la Haute Commission de planification et de l'Autorité de l'intégrité "constituent des témoignages officiels de cet échec global dans les secteurs vitaux."