La cinquième cour d'appel fédérale a rendu une décision historique, estimant que le président Donald Trump a utilisé illégalement la loi des ennemis étrangers de 1798 dans une tentative d'expulser des Vénézuéliens accusés d'appartenir au gang "Tren de Aragua".

Par une majorité de 2 contre 1, un panel de trois juges a émis une injonction préliminaire empêchant l'administration Trump d'expulser un groupe de Vénézuéliens détenus au centre Blue Bonnet au Texas. Le juge Leslie Southwick a confirmé que le gouvernement n'avait pas réussi à prouver que le gang vénézuélien avait exercé une "agression prédatrice" sur le sol américain, condition essentielle à l'application de la loi.

Cette loi, datant du XVIIIe siècle, accorde au gouvernement des pouvoirs exceptionnels pour détenir ou expulser des ressortissants de pays ennemis, mais elle n'est activée qu'en temps de guerre ou d'invasion militaire. La juge Irma Carrio Ramirez a rejoint la décision majoritaire, tandis que le juge Andrew Oldham a dissenti.

On s'attend à ce que l'administration Trump demande une révision de l'affaire devant la cour d'appel en formation plénière, avec une possible montée jusqu'à la Cour suprême.

L'avocat Lee Gelernt de l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a salué la décision, affirmant qu'elle "met fin à l'utilisation d'une vieille loi militaire en temps de paix pour justifier les politiques d'immigration." Il a également critiqué les tentatives de l'administration d'expulser les détenus après un préavis de moins de 24 heures, sans leur permettre d'exercer leurs droits légaux.