Les prix de l'or ont augmenté lundi, dépassant pour la première fois la barre des 3800 dollars l'once, soutenus par la baisse du dollar et des attentes accrues de baisse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine au cours de l'année.

À 6h30 GMT, l'or au comptant a progressé de 0,9 % à 3814,91 dollars l'once, tandis que les contrats à terme américains de décembre ont augmenté de 0,8 % pour atteindre 3844 dollars, selon Reuters.

Le marché de l'or en 2025 a connu un élan exceptionnel, les prix ayant dépassé les 3 000 dollars l'once en début d'année et continuant à augmenter régulièrement. Cela reflète le rôle historique de l'or comme valeur refuge et outil de couverture contre l'inflation dans un contexte de turbulences économiques mondiales.

Plusieurs facteurs interconnectés ont conduit cette tendance haussière :

    • L'indice du dollar américain a chuté de 0,2 % par rapport à un panier de devises concurrentes, rendant l'or coté en dollars moins cher pour les acheteurs détenant d'autres devises.
    • Les données du Département américain du commerce ont montré que l'indice des prix des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 0,3 % en août, après une hausse de 0,2 % en juillet, conformément aux attentes des économistes.

Les prévisions des banques mondiales montrent une nette tendance à la hausse :

À long terme (2027-2030), les prévisions indiquent que les prix pourraient atteindre 5 000 à 7 000 dollars l'once dans certaines conditions économiques.

L'or, qui ne génère pas de revenu, a tendance à augmenter lorsque les taux d'intérêt sont bas et en période d'incertitude économique et géopolitique.

L'or a prouvé sa résilience lors des périodes d'inflation, de récession, de crises monétaires et d'effondrements financiers. Il est donc décrit comme un "outil de couverture complet", et pas seulement comme une protection contre l'inflation. Cela s'est également reflété dans les échanges prudents des marchés boursiers asiatiques aujourd'hui, en raison des craintes d'une possible fermeture du gouvernement américain.

Depuis 2010, les banques centrales sont passées de vendeurs nets à acheteurs actifs d'or, représentant aujourd'hui environ 25 % de la demande mondiale. La Russie, la Chine, l'Inde et la Turquie mènent cette tendance afin de diversifier leurs réserves, réduire leur dépendance au dollar et se protéger contre les sanctions et l'inflation.

La production mondiale d'or est restée stable à environ 4 000 tonnes métriques par an depuis six ans, en raison de défis environnementaux, de la baisse de la qualité du minerai et des difficultés d'exploration. Parallèlement, la demande reste forte dans les secteurs de l'investissement, de la bijouterie, des usages industriels, ainsi que dans les importants achats des banques centrales.

Malgré la domination de l'or dans les gros titres, l'argent l'a surpassé d'environ 10 % cette année, stimulé par la hausse de la demande industrielle dans les domaines des énergies renouvelables, de l'électronique et de la médecine. Malgré sa forte volatilité, l'argent reste une option attrayante pour les investisseurs.

Les conflits régionaux, les rivalités entre grandes puissances et les tensions commerciales ont poussé les investisseurs vers l'or. Parallèlement, les initiatives visant à réduire la dépendance au dollar, l'expansion de l'alliance BRICS et les expérimentations de monnaies numériques par les banques centrales renforcent la place de l'or dans le système financier mondial.

L'analyse technique montre que l'or a franchi des résistances historiques après une décennie de consolidation, avec de forts indicateurs de momentum et un soutien continu du volume des échanges. Le sentiment du marché n'a pas encore atteint un optimisme maximal, ce qui signifie qu'il reste de la place pour de nouveaux gains.

Les prévisions de baisse des taux d'intérêt fin 2025 et début 2026 favorisent l'or en réduisant le coût de détention. La perte de confiance dans la capacité des banques centrales à maîtriser l'inflation renforce également son attrait.

Tous les indicateurs confirment que l'or est sur une trajectoire haussière durable. Avec les achats continus des banques centrales, la baisse de l'offre et l'escalade des tensions géopolitiques, il est bien placé pour de nouvelles hausses au-delà de 2025. Les analystes s'accordent à dire que le marché est toujours dans une phase de hausse structurelle à long terme.