Une note analytique du Collectif des Énergies Vertes Algérien concernant le projet de loi de finances 2026 relatif aux énergies renouvelables révèle que le gouvernement poursuit ses actions concrètes pour stopper le gaspillage important de gaz sur le marché intérieur, ainsi que des mesures pratiques pour soutenir la transition énergétique et réduire les émissions de carbone, à travers l'inclusion de quatre articles clés dans le texte du projet, dédiés à encourager l'investissement dans les énergies propres, l'hydrogène vert et à stimuler la fabrication locale des composants de l'énergie solaire.

Le document, publié par le Collectif des Énergies Vertes Algérien le 11 octobre 2025, indique que la première lecture du nouveau projet de loi de finances révèle une orientation claire des autorités publiques pour consacrer la transition énergétique dans le pays, via des dispositions légales étudiées qui auront un impact direct sur le marché énergétique national et l'industrie locale.

Selon le document, le projet consacre quatre articles centraux, les articles 99, 126, 127 et 128, pour renforcer les différentes branches de l'énergie propre. Les articles 127 et 128 concernent l'aspect industriel, le premier prévoyant une exonération totale des droits de douane sur les importations d'électrolyseurs, équipements essentiels à la production d'hydrogène, tandis que le second réduit les droits de douane sur les matières premières entrant dans la fabrication des panneaux solaires à seulement 5 %.

La même source souligne que les articles 99 et 126 se concentrent sur l'encouragement à l'investissement et à la consommation intérieure d'énergie propre, via l'adoption d'un système de crédit d'impôt allant jusqu'à 5 % des bénéfices déclarés, et la réduction des droits de douane sur les chauffe-eaux solaires de 50 %, passant de 30 % à 15 %.

Le collectif considère que ces mesures sont le fruit du travail du Secrétariat Général des Énergies Renouvelables, qui, malgré sa courte existence de novembre 2024 à septembre 2025, a réussi à proposer des mesures pratiques et réalistes, loin des dossiers conflictuels du secteur de l'énergie, permettant leur inclusion dans le projet de loi de finances sans opposition notable.

L'analyse souligne également que l'Algérie utilise cette fois la loi de finances comme un outil pour dépasser l'impasse qui a accompagné certains textes exécutifs précédents, comme le décret exécutif de 2020 relatif au soutien des industries électroniques, qui n'a pas encore été mis en œuvre, ce qui a poussé les autorités à choisir la voie législative directe pour garantir l'entrée en vigueur des nouvelles mesures.

Le Collectif des Énergies Vertes Algérien a confirmé que ces amendements financiers représentent un véritable tournant vers une économie bas carbone, combinant objectifs environnementaux et économiques, contribuant à dynamiser la fabrication nationale de produits énergétiques, et préparant à réduire le coût énergétique des entreprises et à renforcer leur compétitivité, notamment avec l'introduction du mécanisme de crédit d'impôt qui encourage les entreprises à investir dans la recherche, le développement et les équipements propres, en échange d'incitations financières concrètes.

En détail, l'article 99 permet aux entreprises de déduire les dépenses liées à l'hydrogène vert, au reboisement et aux projets d'énergies renouvelables de leurs bénéfices imposables, dans la limite de 5 % maximum.

Selon la note explicative, cette mesure s'inscrit dans la vision de l'État pour accélérer la transition énergétique et diversifier l'économie, avec la participation active du groupe Sonatrach, qui a lancé des programmes de reboisement et des initiatives environnementales telles que la campagne "Mon Espace Vert" pour ancrer la culture environnementale chez les citoyens.

Le collectif souligne que le reboisement est un pilier stratégique dans la lutte contre la désertification et la sécheresse, et qu'il fait partie des efforts nationaux pour augmenter les précipitations et améliorer l'écosystème local.

L'article 126, selon le même document analytique, traite de la réduction des droits de douane sur les chauffe-eaux solaires à seulement 15 %, au lieu des 30 % actuellement appliqués.

Le collectif confirme que cette décision ne vient pas de nulle part, mais dans le contexte de l'augmentation inquiétante du gaspillage de gaz naturel sur le marché intérieur, notamment avec la hausse de la consommation domestique d'énergie subventionnée, ce qui fait perdre à l'État des quantités considérables de gaz qui auraient pu être destinées à l'exportation ou à l'investissement dans des projets de transition énergétique.

La note souligne que le gouvernement cherche, à travers cette mesure, à orienter le comportement de consommation domestique vers des alternatives propres et durables. Le programme vise, selon l'analyse, à généraliser l'utilisation de l'énergie solaire dans les foyers algériens, les autorités aspirant à équiper plus de 100 000 foyers avec des chauffe-eaux solaires d'ici 2035, ce qui permettra de réduire la consommation de gaz naturel d'environ 135 millions de mètres cubes, soit cinq milliards de dinars algériens sur la même période, selon les estimations des prix du gaz sur les marchés internationaux.

Le collectif estime que la réduction des droits entraînera une baisse significative des prix des appareils, favorisant ainsi leur généralisation parmi les familles, ce qui allégera la pression sur le réseau de distribution de gaz et contribuera à la sécurité énergétique.

Concernant l'article 127, il a établi une exonération totale des droits de douane sur les électrolyseurs dédiés à la production d'hydrogène, une étape qualifiée de cruciale par le collectif dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour l'hydrogène vert et bleu 2030-2035.

La note explique que le coût de ces appareils représente une grande partie du coût de production d'hydrogène, et que l'exonération contribuera à réduire les prix et à rendre l'Algérie plus compétitive dans ce secteur en forte croissance au niveau mondial.

L'article 128 se concentre sur le soutien à la fabrication locale des panneaux solaires en réduisant les droits de douane à 5 % sur tous les composants et matières premières importés, du silicium au verre trempé, en passant par l'aluminium, le cuivre et les boîtes de jonction électriques.

La note analytique du collectif confirme que l'objectif de cette mesure est de construire un tissu industriel national capable de répondre à la demande intérieure et d'accompagner les grands projets dans les énergies renouvelables, en plus de réduire la dépendance aux importations et de diminuer le coût du kilowatt produit localement.

En conclusion, le Collectif des Énergies Vertes Algérien estime que le projet de loi de finances 2026 est le plus fort depuis l'indépendance dans son soutien pratique à l'énergie propre, combinant incitations fiscales, encouragement industriel et ouverture aux investissements internationaux, en parfaite harmonie avec les engagements internationaux de l'Algérie pour réduire les émissions et promouvoir le développement durable.

Le rapport conclut que l'Algérie entrera dans une nouvelle phase de sa transition énergétique nationale grâce à ces mesures, dont les mots d'ordre sont fabrication locale, diversification économique, rationalisation de la consommation d'énergie sur le marché intérieur, et positionnement comme acteur fiable sur le marché mondial des énergies renouvelables et vertes.