La chercheuse coréenne Karima Kim à Al Bayan :

La Dr Kim Jong, connue sous le nom de Karima Kim, chercheuse coréenne, a reçu le prix Ibn Khaldoun des sciences humaines en 2025 en reconnaissance de sa traduction de "La Muqaddima d'Ibn Khaldoun" de l'arabe vers le coréen. Elle s'est entretenue avec Al Bayan à l'occasion de la Journée mondiale de la traduction, le 30 septembre, affirmant qu'elle considère la traduction comme un pont reliant les civilisations et les expériences historiques. Grâce à la traduction, nous pouvons découvrir les mondes des autres et reformuler cette compréhension dans notre langue, faisant ainsi de la traduction un moyen essentiel pour partager le patrimoine humain commun.

Kim a expliqué que ses débuts avec la langue arabe ont commencé au lycée, profondément influencée par le livre "Le Prophète" de Khalil Gibran, ce qui l'a poussée à s'intéresser à la littérature arabe. Elle a ensuite poursuivi des études universitaires en arabe, puis s'est spécialisée en littérature arabe au niveau supérieur.

Concernant l'obtention du prix Ibn Khaldoun des sciences humaines 2025, Kim a déclaré : "Ce prix n'est pas seulement un honneur personnel, mais aussi une reconnaissance de mes efforts pour construire un pont entre la Corée et le monde arabe. Je considère cette appréciation comme partagée avec la communauté académique en Corée et tous ceux qui œuvrent pour le dialogue interculturel."

Elle a souligné qu'elle avait choisi de traduire la Muqaddima d'Ibn Khaldoun en coréen car elle considère que ce n'est pas un livre historique ordinaire, mais une œuvre intellectuelle qui étudie les lois de la société et de la civilisation.

Elle a ajouté : "Je l'ai découverte pour la première fois lors de mon doctorat, et depuis, j'ai voulu la présenter aux lecteurs coréens. La distance entre la Corée et le monde arabe est grande, tout comme le fossé dans la connaissance de la civilisation arabo-islamique, j'ai donc voulu contribuer à réduire cet écart."

Kim a poursuivi : "L'importance de la traduction de la Muqaddima ne se limite pas au côté académique ; de nombreux chercheurs considèrent qu'Ibn Khaldoun a fait de l'histoire une science indépendante, et le concept d'asabiyya qu'il a introduit est devenu un terme fondamental en sociologie. Je crois que les lecteurs coréens peuvent acquérir une nouvelle perspective sur la montée et la chute des civilisations grâce à ce livre, y trouver une inspiration pour réfléchir aux défis de la société coréenne, et c'est aussi une occasion de faire connaître la civilisation arabo-islamique aux Coréens, qui la reçoivent parfois de manière fragmentée ou déformée."

Elle a évoqué les difficultés rencontrées lors de la traduction, notamment la taille importante du livre, la multitude d'événements historiques et la diversité des noms. Pour y faire face, elle s'est appuyée sur des explications et des études académiques, traduisant le texte aussi fidèlement que possible.

Elle a également souligné son souci de faire connaître ce livre à la société coréenne, car elle estime que les idées d'Ibn Khaldoun fournissent des outils intellectuels pour comprendre les cycles des civilisations et les changements sociaux. Elle a ajouté : "J'espérais que les Coréens liraient ce livre pour découvrir la sagesse de la civilisation arabo-islamique et l'utiliser comme un miroir pour réfléchir à leur réalité. Je voulais aussi mettre en lumière la véritable grandeur de cette civilisation auprès des lecteurs coréens."

Elle a expliqué qu'elle ne considère pas la traduction comme un simple transfert linguistique, mais comme un pont reliant les civilisations et les expériences historiques. Grâce à elle, nous pouvons découvrir les mondes des autres et reformuler cette compréhension dans notre langue, faisant ainsi de la traduction un moyen essentiel pour partager le patrimoine humain commun.

Elle a déclaré : "Je crois que la traduction rend le monde plus profond et mieux compris. Mon message est : 'La traduction est un pont, et à travers ce pont, nous pouvons marcher vers les mondes des autres.'"