Face aux défis croissants dans la région du Moyen-Orient, notamment en matière de ressources en eau partagées, le Conseil des ministres jordanien a récemment approuvé l'adhésion à la Convention d'Helsinki de 1992 sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux, marquant une étape cruciale reflétant un changement qualitatif dans la politique hydraulique et la diplomatie jordaniennes.
Cette adhésion représente un développement stratégique renforçant la position de la Jordanie sur les scènes régionale et internationale, par l'adoption d'outils diplomatiques juridiques contribuant à la protection des intérêts nationaux en matière d'eau et à son rôle clé dans l'une des questions les plus sensibles du siècle.
Cette décision intervient alors que le Royaume fait face à des défis hydriques sévères dus aux impacts du changement climatique et à une forte dépendance aux cours d'eau partagés avec les pays voisins, notamment le fleuve Jourdain, la rivière Yarmouk et le bassin aquifère de Disi, rendant la coopération transfrontalière indispensable.
L'approbation jordanienne reflète une prise de conscience croissante de l'importance d'investir dans le pouvoir doux à travers l'engagement dans les cadres juridiques internationaux, en les utilisant comme outils de négociation pour préserver les droits et soutenir une gestion équitable et équilibrée des ressources en eau.
Cette orientation est soutenue par l'initiative Paix Bleue, financée par le gouvernement suisse, qui considère la décision jordanienne comme une avancée majeure vers la consolidation de la coopération dans la gestion des eaux transfrontalières. La convention offre un cadre qui renforce la coordination régionale, encourage l'échange de connaissances et favorise le traitement conjoint des défis hydriques dépassant les frontières politiques.
L'experte en diplomatie de l'eau et membre du comité de gestion de l'initiative, l'ingénieure Mayson Al-Zoubi, a exprimé sa fierté quant au soutien apporté à la Jordanie durant le processus d'adhésion.
Elle a confirmé que les accords internationaux constituent une référence juridique contraignante pour la gestion des ressources en eau partagées, garantissant une utilisation équitable et raisonnable et renforçant la coopération entre les États riverains.
Elle a ajouté que la convention sert de cadre permettant la conclusion d'accords bilatéraux ou multilatéraux, renforçant la position jordanienne et lui permettant de revendiquer sa part équitable d'eau.
L'initiative a maintenu un contact direct avec les autorités jordaniennes concernées et a partagé l'expérience avec les responsables irakiens, notant que l'Irak est le premier pays arabe à avoir adhéré à la convention.
Suite à l'approbation du Conseil des ministres, une délégation officielle du ministère jordanien de l'Eau et de l'Irrigation devrait se rendre à Genève, avec le soutien de l'Agence suisse pour le développement et la coopération, pour finaliser les procédures d'adhésion.
L'adhésion à la Convention d'Helsinki confère à la Jordanie une légitimité juridique fondée sur les principes d'équité, de non-nuisance et de coopération. Ces principes peuvent être efficacement utilisés dans les négociations bilatérales et multilatérales, renforçant l'image de la Jordanie en tant que partie responsable et partenaire actif dans la gestion durable des ressources en eau.
Concrètement, l'adhésion permettra à la Jordanie de bénéficier des outils de soutien technique et financier fournis par la convention, tels que l'échange de données, le financement de projets conjoints et le renforcement des capacités, renforçant la surveillance conjointe des ressources en eau avec les pays voisins, notamment la Syrie et l'Arabie saoudite, et ouvrant des perspectives pour des projets régionaux dans les domaines de la désalinisation et de la réutilisation.
Diplomatiquement, l'adhésion consolide la position de la Jordanie en tant que force leader dans la diplomatie de l'eau arabe, lui conférant un rôle central dans la représentation des intérêts régionaux dans les forums internationaux sur la sécurité hydrique et lui permettant de jouer un rôle de médiateur pour encourager les pays de la région à adopter des cadres de coopération basés sur le droit international plutôt que sur les polarités politiques.
Cette étape constitue une nouvelle réussite dans le parcours diplomatique et environnemental de la Jordanie, reflétant son engagement sérieux à renforcer la sécurité hydrique régionale et à assurer une gestion durable des ressources au bénéfice des générations présentes et futures.
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