Mark, employé gouvernemental depuis plus de 20 ans, a vécu plusieurs fermetures gouvernementales par le passé ; le Congrès a à plusieurs reprises échoué à s'entendre sur le budget, obligeant ainsi de nombreux fonctionnaires fédéraux à prendre des congés temporaires non rémunérés.
Mais la fermeture actuelle sera la dernière pour Mark, qui a refusé de révéler son nom complet, après avoir décidé de démissionner de son poste gouvernemental.
Le quinquagénaire expérimenté a noté que cette fermeture est différente, critiquant les efforts de l'administration Trump qu'il a qualifiés de "mépris des fonctionnaires fédéraux et dévalorisation de leurs qualifications pour montrer qu'ils ne méritent pas le service fédéral, ce qui ne ressemble à aucune expérience précédente que j'ai eue en tant que fonctionnaire fédéral".
La dernière fermeture fait suite à Elon Musk, qui était un allié de Trump plus tôt cette année, ciblant la main-d'œuvre fédérale ; il a licencié des milliers d'employés sous autorisation de la Maison-Blanche.
Trump parle souvent avec mépris de la bureaucratie gouvernementale gonflée et inefficace, selon lui.
Mark, qui était responsable du financement des musées, cherche actuellement un nouvel emploi, déclarant : "Je pense qu'il y a plus d'opportunités en dehors du gouvernement fédéral pour servir notre pays."
La fermeture a commencé le 1er octobre lorsque républicains et démocrates n'ont pas réussi à s'entendre sur un plan de dépenses temporaire pour maintenir le financement gouvernemental.
Quant aux fonctionnaires considérés comme essentiels et qui ne peuvent pas être mis en congé, comme les contrôleurs aériens, ils continuent de travailler sans être payés, mais des centaines de milliers d'autres sont contraints de prendre des congés non rémunérés.
Mark, qui a assisté à un séminaire de développement professionnel pour ceux qui ont soudainement beaucoup de temps libre, a déclaré : "C'est un sentiment terrible."
Un autre fonctionnaire travaillant au "Bureau du recensement", nommé Johan Hernandez, qui a été mis en congé non rémunéré, a déclaré qu'il adopte une approche consistant à affronter "un jour à la fois".
Nicole Garcia, qui a cessé de travailler au Département d'État, a déclaré qu'elle se sent frustrée par la fermeture, même si cela signifie qu'elle a maintenant assez de temps pour emmener son fils à l'école.
Un autre employé en congé non rémunéré, travaillant à l'Administration des petites entreprises, a réussi à convaincre sa banque de geler ses paiements hypothécaires.
L'employé, qui a souhaité rester anonyme comme beaucoup d'autres interrogés par l'AFP, a confirmé que travailler dans une fonction publique est devenu difficile depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche en janvier.
Russell Vought, directeur du Bureau de la gestion et du budget de la Maison-Blanche, qui serait à l'origine de la réduction du nombre de fonctionnaires fédéraux, s'est vanté d'avoir causé des "chocs psychologiques" parmi les employés gouvernementaux.
Musk a licencié un grand nombre d'employés lorsqu'il a dirigé ce qu'on a appelé "l'Administration de l'efficacité gouvernementale" plus tôt cette année.
D'autres employés ont été encouragés à partir ou travaillaient dans des agences entièrement fermées comme l'Agence américaine pour le développement international.
Avec la fermeture actuelle, la main-d'œuvre fédérale américaine fait face à un nouveau chapitre de licenciements, que la Maison-Blanche a déclaré avoir déjà commencé.
Emily Abraham, diplomate ayant travaillé en Arabie Saoudite, en Indonésie et en République dominicaine, a été licenciée durant l'été ; cependant, elle devait recevoir son salaire jusqu'en novembre.
En raison de la fermeture, elle ne recevra pas son salaire en attendant la perte de son emploi dans ce qu'elle a décrit comme un "double congé", commentant : "En plus de ne pas travailler, je ne suis plus payée non plus."
Elle a ajouté : "J'ai trois filles et un prêt à rembourser. J'ai une voiture, toutes ces choses dont je dois m'occuper. Je suis à un stade où je suis prête à faire n'importe quel travail."
Emily a attiré l'attention sur le fait que le marché de l'emploi à Washington est sous pression en raison du grand nombre de fonctionnaires licenciés, ajoutant : "Je connais plusieurs anciens diplomates de haut rang qui conduisent des Uber ou Lyft tout en cherchant un emploi."
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