L'ancien président américain Barack Obama a adressé l'une de ses critiques les plus sévères à l'occupation israélienne depuis son départ de la Maison-Blanche, lors d'un discours prononcé à Dublin, en Irlande. Il a accusé les dirigeants de Tel Aviv de jouer à un "jeu moqueur" visant à justifier la poursuite des bombardements et de la souffrance humanitaire dans la bande de Gaza.

Selon le journal Yedioth Ahronoth, Obama a déclaré : "Les enfants ne peuvent pas mourir de faim, et il n'y a aucune logique militaire à continuer de bombarder ce qui est déjà dévasté", soulignant que la responsabilité morale impose à ceux qui sont en dehors du conflit de s'élever et de condamner ce qui se passe.

L'ancien président américain a ajouté que certains dirigeants politiques trouvent un intérêt à maintenir le récit "nous contre eux" et à blâmer l'autre camp comme moyen de rester au pouvoir. Il a noté qu'il a lui-même expérimenté ce "jeu politique" durant son mandat, et que ses positions n'étaient pas toujours bien accueillies dans la région.

Selon le journal hébreu, Obama a particulièrement critiqué le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et a reconnu ouvertement que leur relation n'était pas amicale, déclarant : "On peut dire que moi et le Premier ministre israélien, qui est toujours en fonction, n'étions pas les meilleurs amis."

En parlant de la situation à Gaza, Obama a souligné que la crise humanitaire croissante ne peut plus être ignorée, ajoutant : "L'horreur des événements du 7 octobre ne peut être niée, mais elle ne justifie pas la tragédie humanitaire qui se déroule aujourd'hui dans la bande."

Il a affirmé que Palestiniens et Israéliens vivent tous deux dans une "prison du passé", où de nombreux Israéliens refusent de reconnaître que les Palestiniens ont été déplacés de force de leurs terres, ce qui a entraîné une occupation qui consacre la discrimination ou l'absence de citoyenneté.

Selon le journal hébreu, Obama a déclaré que briser le cycle de violence continue nécessite "beaucoup de courage politique", appelant à une formule menant à l'établissement d'un État palestinien aux côtés d'Israël en sécurité.

Les déclarations d'Obama sont intervenues lors d'une cérémonie où il a reçu la Médaille de la Liberté de la ville de Dublin. La controverse suscitée par son discours a coïncidé avec une campagne électorale à New York, où le candidat favori à la mairie, Zehran Mamdani, a annoncé avoir reçu le soutien d'Obama, qui lui a conseillé de "semer l'espoir" comme il l'avait fait lors de sa campagne présidentielle de 2008.

Yedioth Ahronoth a rapporté que Mamdani a renouvelé son engagement à arrêter Netanyahu s'il remportait la mairie et que Netanyahu visitait New York, une position qui a provoqué un tollé alors qu'elle coïncidait avec un discours prononcé par le Premier ministre israélien à l'ONU lors de sa récente visite dans la ville.