L'Association nationale algérienne de santé scolaire a révélé une augmentation des maladies physiques et psychologiques chez les enfants, y compris des affections chroniques graves telles que les maladies cardiaques, le diabète, l'hypertension et l'obésité, dues à une mauvaise alimentation, appelant à des mesures préventives de la part de tous les acteurs de la société.

Des spécialistes et médecins en Algérie ont tiré la sonnette d'alarme face à la propagation de maladies graves chez les enfants malgré leur jeune âge, phénomène principalement lié au changement des habitudes alimentaires des Algériens, y compris les enfants, qui consomment en grande partie des aliments transformés, des sucres et des produits en conserve, ainsi que la consommation de tabac et de drogues parmi les élèves du collège et du lycée.

Selon Nebila Bassam, présidente de l'Association nationale de santé scolaire, les statistiques récentes montrent que les maladies courantes en milieu scolaire comprennent la faiblesse de la vue due à l'utilisation excessive des écrans de smartphones et de télévision. Elle a ajouté que le taux d'obésité est passé de 4 % en 2004 à 14 % en 2024, résultant d'une alimentation déséquilibrée et de la consommation de boissons énergétiques sucrées qui entraînent un mauvais sommeil, une augmentation du cortisol, nervosité, insomnie et obésité.

D'autres maladies liées à la nutrition affectent les enfants, telles que le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH), qui impacte directement les performances scolaires, ainsi que la carie dentaire due aux sucres, avec en moyenne quatre dents cariées par enfant en classe préparatoire.

La situation s'aggrave avec l'apparition de maladies chroniques chez les enfants comme le diabète de type 2 et l'asthme, alors qu'auparavant seul le diabète de type 1 était enregistré, ainsi que l'anémie, surtout chez les adolescentes.

Les maladies psychologiques sont également préoccupantes, notamment le harcèlement scolaire et sexuel, qui entraînent un développement psychologique malsain chez l'enfant.

Concernant les solutions, la présidente de l'association a souligné la nécessité d'efforts conjoints des familles, des écoles, de la société civile et des autorités pour réduire l'obésité, le diabète et les maladies chroniques. Les parents sont invités à intervenir rapidement pour protéger leurs enfants des comportements malsains et de la mauvaise alimentation, étant les principaux responsables de la préparation des repas équilibrés. Le ministère de l'Éducation a organisé une semaine de la santé scolaire pour la sensibilisation et ouvert des ateliers interactifs. L'association a également organisé des ateliers "Petit Chef" où les enfants préparent des repas sains pour apprendre les bonnes habitudes.

Elle a aussi proposé des campagnes de sensibilisation partout, soulignant la propagation alarmante des boissons énergétiques pouvant causer des morts subites en accélérant le rythme cardiaque, insistant sur l'importance de la participation de tous sous le slogan "L'homme de demain est un enfant sain, un adulte sain".

Pour la prévention des maladies mentales, la spécialiste a recommandé un dépistage régulier, un suivi et une formation des psychologues, ainsi que la formation du personnel éducatif pour intégrer les enfants violents et gérer les phénomènes psychologiques en évolution.

Le spécialiste en santé publique Mohamed Kawach a mis en avant l'obésité, l'hypertension, les taux alarmants de diabète, les maladies immunitaires, les troubles intestinaux comme le syndrome du côlon irritable, et les troubles hormonaux affectant les glandes, les reins et le cœur.

Il a attribué les causes à quatre facteurs : le manque d'activité physique dû aux changements de mode de vie, le temps excessif passé devant les écrans, une alimentation malsaine riche en fast-food, graisses, sucres et jus artificiels provoquant des maladies du côlon, des artères, de l'obésité et des cancers liés aux conservateurs et colorants ; des troubles du sommeil avec des enfants veillant tard, ce qui nuit à la détoxification et augmente les risques de maladies cardiaques, vieillissement prématuré et troubles de la mémoire ; et enfin, un fort stress et anxiété dus aux conditions sociales et mondiales affectant négativement le système immunitaire.