La 30e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 30), qui se tiendra au Brésil dans moins d'un mois, fait face à un grand défi : unir les pays autour de la poursuite des efforts pour lutter contre la crise climatique malgré les difficultés et obstacles, notamment le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a insisté pour que la ville côtière de Belém, dans la région amazonienne, soit le lieu de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, du 10 au 21 novembre, la principale étape annuelle des négociations sur cette question.

Jusqu'à présent, seuls quelques dirigeants (Colombie, Afrique du Sud, entre autres) ont confirmé leur participation, tandis que beaucoup retardent leur décision en raison des turbulences géopolitiques et économiques actuelles. Le prince William représentera le roi Charles de Grande-Bretagne, tandis que le président autrichien a refusé de participer en raison des prix des hôtels.

Cette forte hausse des coûts menace la participation des ONG et des pays pauvres, jetant une ombre sur le cœur des négociations.

Des pays comme la Gambie, le Cap-Vert et le Japon ont indiqué à l'AFP qu'ils réduiraient probablement leurs délégations.

Une réunion ministérielle informelle précédant la conférence se tient à Brasilia pour une dernière revue de la situation actuelle.

Début octobre, Lula a reconnu les problèmes de Belém depuis le site de la conférence, mais a ajouté : "Nous devons montrer au monde la réalité de l'Amazonie." Il a inspecté l'avancement des travaux dans cette ville à l'infrastructure limitée et d'une population de 1,4 million d'habitants.

Sur un ton provocateur, il a confirmé son intention de "dormir sur un bateau dans un hamac."

La conférence se tient avec de grandes attentes, après que le monde a connu les deux années les plus chaudes jamais enregistrées, avec des vagues de chaleur et des tempêtes causant des victimes.

Contrairement aux deux dernières sessions qui ont abouti à des accords majeurs sur les combustibles fossiles et le financement, Marta Torres-Ganfaus du centre de recherche IDDRI a exhorté à "ne pas s'attendre à des gros titres majeurs ou à des accords sur des questions grandes et audacieuses."

La présidence brésilienne veillera notamment à montrer que les pays croient toujours à une approche multilatérale malgré les difficultés, notamment le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris, les guerres commerciales, la montée des partis climatosceptiques, et plus encore.

Lula, qui devrait se présenter pour un nouveau mandat présidentiel l'année prochaine, souhaite confirmer le "retour du Brésil" sur la scène internationale après avoir accueilli le sommet du G20 à Rio de Janeiro fin 2024, puis le sommet des BRICS en juillet dernier. La directrice de la COP 30, Anna Tonne, a déclaré que "les conférences des parties ne sont pas des événements isolés, mais reflètent les tensions géopolitiques."

Lula, qui a ralenti le rythme de la déforestation dans son pays mais soutient l'exploration pétrolière au large de l'Amazonie, a promis ce qu'il a appelé une "COP de la vérité."

Cependant, l'Union européenne divisée n'a pas pu parvenir à un accord sur ses nouveaux engagements climatiques pour 2035 dans les délais, tandis que la Chine s'est contentée d'objectifs minimums. Les États-Unis ne devraient pas envoyer de délégation.