La capitale Amman fait des progrès rapides vers l’ère des villes intelligentes, au milieu d’appels croissants à la mise en place d’infrastructures avancées et de plans clairs capables de suivre les évolutions mondiales dans ce domaine.

Malgré les efforts déployés ces dernières années, la ville a encore besoin d’une vision intégrée unissant les efforts gouvernementaux, privés et communautaires pour se transformer en un modèle urbain intelligent qui répond aux besoins des habitants et améliore leur qualité de vie.

Abdullah Ghosheh, président de l’Ordre des ingénieurs jordaniens, a déclaré en exclusivité à Al-Rai qu’Amman possède les qualifications pour être une ville intelligente selon les normes internationales, mais qu’elle doit développer ses systèmes et moderniser ses infrastructures conformément aux développements modernes dans les domaines de l’énergie, de la durabilité et des réseaux de communication. Il a ajouté :

« Une ville intelligente ne signifie pas nécessairement introduire uniquement la technologie dans nos vies, mais c’est un concept plus large qui reconfigure la relation entre le citoyen et la ville pour être plus efficace, réactive aux besoins des habitants et mieux capable de gérer ses ressources. »

Ghosheh a souligné que l’ordre, par ses branches scientifiques et professionnelles, est un partenaire clé dans la formulation des visions et des plans qui poussent la modernisation grâce à l’expertise, aux consultations, aux études et aux initiatives qui servent la nation et la société.

Il a expliqué que l’ordre travaille avec la municipalité d’Amman pour développer les codes d’ingénierie afin de suivre les progrès technologiques, en insistant sur le fait que « le transport et la circulation sont parmi les principaux défis qui entravent l’achèvement des normes de la ville intelligente ».

Il a souligné que le succès du projet ne sera atteint que par une coopération conjointe entre toutes les parties : l’Ordre des ingénieurs, la municipalité d’Amman, le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les citoyens.

Il a noté que la feuille de route de la ville intelligente n’est pas un document théorique, mais une vision intégrée basée sur une planification urbaine saine, un design architectural innovant, une ingénierie durable et une gestion avisée.

De son côté, Imad Al-Dabbas, chef de la division architecturale de l’ordre, a déclaré que la transformation numérique et l’intelligence artificielle dessinent aujourd’hui les contours des villes du futur, soulignant qu’Amman doit investir dans ces domaines pour être plus compétitive au niveau régional et mondial.

Il a ajouté qu’il existe des expériences arabes pionnières dans ce domaine en Arabie Saoudite, au Qatar et en Égypte, dont on peut s’inspirer pour construire une expérience jordanienne distinctive.

Al-Dabbas a indiqué que la division cherche à sensibiliser les jeunes ingénieurs et la communauté aux concepts d’architecture durable, de villes intelligentes, de transport durable et de bâtiments verts, en insistant sur l’importance des spécialisations pointues dans des domaines tels que l’intelligence artificielle dans la gestion des villes, les énergies renouvelables et la transformation numérique dans la conception urbaine.

De son côté, le Dr Khaled Al-Momani, président du comité de planification et de conception urbaine, a expliqué qu’une ville intelligente n’est pas seulement des systèmes numériques ou des solutions électroniques, mais « une pensée et une vision visant à humaniser la technologie, à en faire un outil au service de la société, à améliorer la qualité de vie et à gérer efficacement les ressources ».

Il a indiqué que le comité continuera à discuter dans la prochaine phase des dossiers importants liés à la planification urbaine durable, à la gestion des infrastructures et des services, et à l’utilisation des terres.

Il a insisté sur le fait que le projet de ville intelligente à Amman nécessite une infrastructure technique avancée, la formation et la qualification des cadres d’ingénieurs pour suivre les évolutions mondiales, ainsi que le renforcement des partenariats entre les secteurs public et privé pour accélérer le rythme des réalisations.

Les experts s’accordent à dire que la capitale Amman possède des atouts prometteurs pour devenir un modèle urbain avancé, mais le succès du projet dépend de la mise en place de plans d’exécution pratiques et d’une volonté réelle d’adopter une transformation numérique globale qui se reflète positivement sur la vie des citoyens et l’économie de la ville.